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L’appel des élu(e)s des territoires d’élevages de bovins, d’ovins et de caprins : manifeste pour un élevage de ruminants durable au service de territoires vivants

« Nous avons besoin de vaches, de brebis et de chèvres si nous voulons conserver nos prairies, utiles à la lutte contre le changement climatique et la protection de la biodiversité », plaide le manifeste.
« Nous avons besoin de vaches, de brebis et de chèvres si nous voulons conserver nos prairies, utiles à la lutte contre le changement climatique et la protection de la biodiversité », plaide le manifeste.
© JP

Nous, élu(e)s dans des départements d’élevage de ruminants, souhaitons apporter ensemble notre soutien à la préservation de ce secteur irremplaçable de l’économie durable de nos territoires, alors qu’il fait, régulièrement, l’objet d’une approche simpliste et caricaturale dans le débat public. La forte baisse de production de lait et de viandes en France, couplée aux départs massifs d’éleveurs à la retraite attendus dans les cinq prochaines années, fait peser une menace sans précédent sur ce secteur. L’élevage de ruminants français, comme nos territoires sur lequel il est implanté, se trouve indéniablement à un tournant de son histoire : il est donc plus urgent que jamais de s’employer à offrir des perspectives claires et assumées aux jeunes générations qui auront la responsabilité de pérenniser cette activité, tout en oeuvrant en faveur de notre souveraineté alimentaire, de la protection de l’environnement et de l’animation de nos territoires.

 

C’EST POURQUOI NOUS AFFICHONS, ENSEMBLE, CES CONVICTIONS COMMUNES :

 

1 - L’avenir de nos territoires est intrinsèquement lié à celui des exploitations d’élevage bovin, ovin et caprin qui y sont implantées.

Si ces élevages venaient à disparaître, c’est tout un pan de notre économie qui s’effondrerait : au-delà même des emplois supprimés au sein des filières d’élevage, ce sont de très nombreuses activités commerciales, culturelles et touristiques qui seraient mises en danger. Car l’élevage de ruminants sur nos territoires est bien plus qu’une activité de production de lait, produits laitiers et de viandes de qualité ! Les troupeaux d’herbivores façonnent nos paysages. Ils sont au coeur de l’identité et du patrimoine de nos terroirs.

 

2 - Nous avons besoin de vaches, de brebis et de chèvres si nous voulons conserver nos prairies, utiles à la lutte contre le changement climatique et la protection de la biodiversité.

Les débats actuels sur l’élevage de ruminants, notamment l’élevage bovin, mettent en lumière ce paradoxe : la France voudrait conserver, voire augmenter, ses surfaces en prairies qui stockent du carbone et abritent une biodiversité riche… tout en diminuant drastiquement les cheptels d’herbivores qui entretiennent ces surfaces ! Ces derniers, réduits à leurs externalités environnementales négatives en matière d’émissions de méthane entérique, deviendraient en effet, à en écouter certains, les principaux responsables du changement climatique. Nous affirmons donc, ensemble, que nous ne conserverons nos millions d’hectares de prairies qu’à la condition de maintenir nos troupeaux d’herbivores sur ces hectares et qu’il conviendrait que l’évaluation environnementale de l’élevage de ruminants, utile à la définition de politiques publiques, tienne compte également des externalités positives de cette activité en matière, notamment, de stockage de carbone et de protection de la biodiversité.

 

3 - Nous devons accompagner les jeunes générations vers des systèmes d’élevage définis collectivement comme « durables ».

Ces systèmes d’élevage durables répondent aux objectifs suivants : garantir aux éleveurs des prix couvrant leurs coûts de production et un bon niveau de qualité de vie au travail ; valoriser et protéger les ressources naturelles telles que l’herbe ; disposer d’un fort taux d’autonomie fourragère ; être peu dépendants de l’achat d’intrants ; limiter l’usage des antibiotiques et des produits phytosanitaires. Ce modèle d’élevage durable, caractérisé par une adéquation entre la taille du troupeau, la surface dédiée et la présence d’actifs, est très majoritaire en production bovine, ovine et caprine, sur nos territoires. Il devient en revanche une exception, à l’échelle de la planète.

 

4 - Nous devons garantir la cohérence de l’ensemble des politiques publiques locales, nationales et européennes en faveur de la protection de ces systèmes d’élevage durable.

La préservation de systèmes d’élevage durables sur nos territoires dépendra de la capacité de la France à mettre en cohérence l’ensemble des politiques publiques qui impactent le secteur. A l’heure actuelle, cette cohérence est loin d’être établie ! Au contraire, les objectifs de politiques publiques nationales et européennes agricoles, environnementales et commerciales se contredisent. Baisse de la production ? Souveraineté alimentaire ? Libéralisation des échanges mondiaux et importations croissantes de viandes ne respectant pas les normes de production sanitaires et environnementales européennes ? Les perspectives pour les éleveurs sont illisibles. Nous souhaitons donc qu’un cap politique clair soit assumé, en France, en faveur de la protection des systèmes d’élevage durables tels que définis au point 3 et que l’ensemble des décisions politiques affectant le secteur, à toutes les échelles, convergent dans cette direction.

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