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Adapter la production de lin au changement climatique.

Cette année, la culture du lin a été caractérisée par d’importantes disparités, entraînant parfois l’impossibilité de récolter certaines cultures.

L’enjeu actuel consiste à répondre à une demande en constante
évolution.
L’enjeu actuel consiste à répondre à une demande en constante
évolution.
© Delphine Baziret

Dans ce contexte complexe, la section lin de la FNSEA 27 a choisi d’aborder le thème de la production de lin en identifiant les leviers face au changement climatique.
La récolte de 2023 du lin fibre, dont la majorité provient de variétés de printemps, est décevante, selon Bertrand Gomart, président de l’AGPL, impactée par des épisodes secs et humides au printemps. Les pluies estivales qui ont suivi dans l’ouest de la France ont aggravé la situation, conduisant la filière à envisager une récolte de fibres longues deux fois moins importante que celle de 2022.
La tension sur les prix pourrait persister en raison de la demande mondiale croissante de fibres naturelles, même si la situation encourage à se tourner vers le lin d’hiver, planté à l’automne, comme une adaptation possible aux conditions climatiques changeantes.

LES LEVIERS FACE AU CHANGEMENT CLIMATIQUE
Nicolas Largesse, producteur, a partagé son retour d’expérience en relation avec l’évolution de la production de lin textile sur son exploitation, mettant particulièrement l’accent sur les impacts des changements climatiques, ainsi que sur les stratégies d’adaptation qu’il a mises en place.
Nicolas mentionne avoir des parcelles hétérogènes, ce qui signifie que la qualité des sols et d’autres conditions varient d’une zone à l’autre de son exploitation. Il est mentionné que le rendement en lin de printemps a atteint un plafonnement, ce qui suggère que les conditions favorables à cette culture ont été atteintes. La décision de passer à la culture de lin d’hiver indique une stratégie pour sécuriser la production. Les variétés de lin d’hiver peuvent être plus résistantes à certaines conditions météorologiques défavorables, offrant ainsi une alternative pour minimiser les risques liés aux changements climatiques. Il note néanmoins les limites de lin d’hiver, le gel, la difficulté de la pousse à contenir, plus de volume.
Cynthia Torrecillas d’Arvalis a abordé les enjeux liés à l’eau et parle des évolutions futures de la production de lin, en mettant en lumière la variabilité fréquente des températures, des précipitations et des gelées.
Elle souligne l’impact du stress pendant les trois phases cruciales de la croissance du lin, phase levée, au stade de floraison et à la phase de remplissage des fibres. Elle souligne également l’importance de la date de semis, en particulier pour le lin de printemps. La réserve utile en eau est cruciale à ce stade, et elle recommande d’éviter le labour de printemps pour préserver cette réserve et optimiser les conditions de croissance du lin.

LE SECRET D’UN BON LIN
Thomas Crevel du Tillage Brille insiste sur l’importance de la récolte, d’un équipement de qualité et de réglages appropriés des machines. Il souligne la nécessité de débuter par une attention particulière portée au travail du sol, en incluant un ajustement de l’épaisseur des nappes. Il met également en avant l’importance du travail de la souleveuse pour réduire la poussière lors du teillage. Mais la qualité d’un bon lin dépend surtout, à la base, de conditions climatiques favorables. Ce critère est forcément aléatoire.
Pour le président de la section lin, Stéphane Vacher, « l’enjeu actuel consiste à répondre à une demande en constante évolution. Les prix connaissent une hausse significative, atteignant près de 7 euros/kg de fibres longues dans les échanges moyens de début d’automne. La demande est soutenue, mais les stocks sont limités. Les efforts déployés par Alliance portent leurs fruits, avec une volonté affirmée de proposer un produit naturel issu d’une culture écologique du lin. Bien que la rentabilité soit bonne, il est essentiel de rester vigilant, car un manque de matière, combiné à des hausses de prix, peut compromettre la stabilité du marché à long terme.
La nécessité de produire du lin de qualité est primordiale. Les instituts techniques et les semenciers travaillent activement pour trouver des solutions permettant d’augmenter la production tout en s’adaptant aux changements climatiques. La confiance générale dans cette culture est partagée, et il est crucial de la promouvoir en la mettant en avant. Il est également important d’expliquer cette réalité aux responsables politiques, car leurs décisions peuvent influencer notre capacité à produire du lin de qualité »

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