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« Ce qui m’a plu, c’est la personnalisation. »

Béatrice Despres, agricultrice à Escures-sur-Favières, dans le Calvados, a fait le choix de déposer un dossier auprès de la Région Normandie dans le cadre de la Maec « transition des pratiques ». Le but : être accompagnée dans la mise en place de solutions terrain pour réduire ses IFT. Rencontre.

Béatrice Despres est installée au sud de Caen en bœuf de race Normande.
Béatrice Despres est installée au sud de Caen en bœuf de race Normande.
© LM

Béatrice Despres, agricultrice à Escures-sur-Favières, dans le Calvados, a fait le choix de déposer un dossier auprès de la Région Normandie dans le cadre de la Maec « transition des pratiques ». Le but : être accompagnée dans la mise en place de solutions terrain pour réduire ses IFT. Rencontre.

 

C’est au sud de Caen, du côté de Saint-Pierre-sur-Dives, que Béatrice Despres exerce ses activités en polyculture élevage. Au départ à la retraite de ses parents, alors qu’elle travaille dans un autre secteur professionnel, elle décide de s’installer et de reprendre la ferme en remplaçant le système laitier et l’atelier porc « petite maternité » déjà en place par un système viande. Diplômée d’un BTS en production végétale, elle se lance seule dans l’aventure, tout en conservant une double activité. « Je ne pouvais pas gérer les deux précédents ateliers toute seule. Les revenus et les perspectives d’acquisition de foncier – le secteur subit une forte pression – ne me permettaient pas de prendre un salarié », justifie-t-elle. C’est pourquoi elle s’est finalement tournée vers l’élevage allaitant. Au niveau de la race choisie, la Normande est restée.

 

AUCUNE POSSIBILITE AVANT LA REGION

« Il y a déjà longtemps que je voulais m’engager dans une Mesure agroenvironnementale et climatique (Maec), dans le cadre de la PAC, mais il s’agissait d’aides nationales ou territorialisées. Or, quand on est en polyculture élevage dans une zone de plaine, aucun contrat n’a pu me satisfaire. Soit on n’a pas assez d’herbe, soit pas assez de surfaces céréalières », déplore-t-elle. C’est en allant fréquemment sur le site de la Région qu’elle découvre alors la Maec forfaitaire « transition des pratiques » en mars dernier et qu’elle se renseigne sur les démarches à effectuer.

 

CHOISIR SA VOIE

Parmi les trois voies proposées dans le cadre de ce contrat de transition [voir article « Transition : amorcer le mouvement grâce à la Maec forfaitaire », NDLR], Béatrice Despres s’est naturellement orientée vers la stratégie phytosanitaire qui vise la réduction d’au moins 30 % de l’usage des herbicides et non herbicides. « La voie carbone me semblait un peu compliquée et l’autonomie protéique trop risquée, car je ne souhaite pas agrandir ma surface de prairie. De plus, l’exploitation étant sur des terres séchantes, je dois me laisser la possibilité d’un éventuel achat extérieur pour compléter la ration », décrit-elle. L’exploitante conduit déjà une partie de son exploitation, les herbages, en quasi zéro produits phytosanitaires. « Je mets trente unités d’azote et de l’engrais de fond, mais c’est tout. Ce n’est pas sur-fertilisé », admet-elle.

 

« DU PERSONNALISE »

Avant le dépôt de son dossier dans le courant du printemps, Béatrice Despres a consulté la liste des organismes agréés sur le site de la Région Normandie. Elle s’est alors tournée vers Littoral Normand pour l’accompagner dans sa démarche. Un premier rendez-vous a été effectué fin juin 2023. « Ce qui m’a plu dans ce contrat, c’est le fait de partir de mes propres chiffres et non de l’IFT moyen pour telle ou telle zone. C’est personnalisé ! », se satisfait-elle. Un « plan d’action » a donc été établi à partir des données et des pratiques de la ferme.

 

LES PISTES DE REFLEXION

Parmi les pistes d’amélioration évoquées pour réduire les IFT, Béatrice Despres a retenu la solution du désherbage mécanique. « Avec la disparition des saisons, les produits phytosanitaires marchent de moins en moins. Sur la ferme, j’ai une problématique de résistance du vulpin. Sur les céréales, je fais habituellement un traitement au printemps et à l’automne. Pour des cultures comme le maïs, le tournesol, les betteraves et le colza, je vais me tourner vers la bineuse afin de réduire l’IFT », relate-t-elle. Elle envisage également d’introduire la luzerne dans son assolement, en cinquième année. Autre option : privilégier les produits de biocontrôle et un semis plus tardif. « Mon assolement est déjà très diversifié, mais j’ai recours à un semis précoce. Si je le décale entre 8 à 10 jours mes semis de céréales, mon conseiller pense que cela réduira les interventions d’automne au niveau insecticides », remarque-t-elle. Un bilan à mi-chemin, ainsi qu’à la fin de l’engagement, permettra de constater si les méthodes mises en place sont concluantes.

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