Le colza dans un environnement porteur.
Tant en France qu’à l’international, le colza voit sa production progresser et la demande suivre, les prix restant relativement stables au-dessus des 400 €/t.
Les producteurs de colza semblent avoir une grande confiance dans le débouché économique que constitue cette culture. En France, selon les dernières publications d’Agreste, la superficie semée en colza d’hiver s’affiche à 1 547 000 hectares, en hausse de 4 % par rapport à l’an dernier et de 17,4 % par rapport à la moyenne quinquennale. C’est la seule culture d’hiver à voir la sole afficher une telle progression. Celle du blé dur, par exemple, est en chute de 15 %, celle de blé tendre, d’orge et d’avoine aux alentours de - 5 %, des chiffres qui seront sans doute revus à la hausse quand les conditions climatiques le permettront.
En attendant, les producteurs de colza ont toutes les chances de réaliser une bonne récolte si les conditions climatiques et les rendements suivent. Elle devrait atteindre entre 4,5 et 5 millions de tonnes (Mt), comme en 2023. Les cours de la graine oléagineuse sont incitatifs, ils évoluent depuis un trimestre entre 420 et 450 €/t.
La demande reste forte, les débouchés en huiles, tourteaux et biocarburants restent porteurs, même si la chute des prix du pétrole, passés de 100 à 75 $ le baril, a provoqué un peu de volatilité au cours des dernières semaines.
UNE PRODUCTION EN HAUSSE DE 12 %
Les statistiques mondiales, fournies par le ministère américain de l’Agriculture, montrent que l’équilibre entre l’offre et la demande de colza est parfait et soutient sans doute une relative stabilité des cours. La production mondiale s’élève ainsi pour la première fois à 85 Mt, en hausse de 4 % par rapport à l’an dernier, mais de 12 % par rapport à la moyenne quinquennale. Mais la demande suit, elle aussi à 85 Mt, et les stocks mondiaux sont au plus bas à 5 Mt, ce qui peut provoquer des hausses de prix subites en cas de pression de la demande.
Ce sont les agriculteurs européens qui produisent le plus de colza, avec 20 Mt, et 10 Mt de plus si l’on ajoute le tournesol. Mais les usines de trituration européennes s’approvisionnent aussi beaucoup au Canada, qui produit 18 Mt, dont 10 Mt vont à l’exportation, notamment vers le Vieux Continent. L’Australie, qui a produit jusqu’à 8 Mt, voit aujourd’hui sa production revenir autour de 5 Mt, en raison de conditions climatiques défavorables. Enfin, l’Ukraine produit environ 4 Mt, essentiellement destinées à l’exportation, sous forme de graines ou d’huile. Mais les échanges restent perturbés par la guerre et les bombardements sur la mer Noire.
Mais ces tensions, y compris celles au Moyen-Orient, qui peuvent faire varier les cours du pétrole si la situation s’envenime, n’ont qu’une influence limitée sur la production et les cours du colza. La période est porteuse depuis deux ou trois ans et les perspectives de 2024 ne semblent pas devoir déroger à la règle. Les fédérations de producteurs font d’ailleurs tourner leurs logiciels pour déterminer de manière de plus en plus précise la rentabilité économique des exploitations en fonction des cultures, et le colza, comme le tournesol, tirent visiblement leur épingle du jeu.