Bernay, un circuit pour les amoureux du patrimoine
Aujourd'hui, L'Eure Agricole et Rurale vous emmène à Bernay,
ville d'art et d'histoire, pour une promenade à travers le temps.
Un mercredi, nous décidons, entre deux averses, de découvrir Bernay, première ville de l'Eure labélisée Ville d'art et d'Histoire en 2011, située au coeur du Pays Risle Charentonne. Les premières traces de présences remontent au néolithique mais l'histoire de la cité débute officiellement en 1008, lorsque le Duc de Normandie, Richard II, offre à son épouse Judith de Bretagne une donation de domaines dont le centre est Bernay.
Direction le musée des Beaux-Arts pour récupérer la clef de l'abbatiale Notre-Dame du XIe siècle. Nous traversons le jardin de l'abbaye pour rejoindre notre lieu de rendez-vous. Majestueuse, l'abbatiale,la plus ancienne encore en élévation en Normandie, trône devant nous. Nous poussons la porte en bois et faisons un saut dans le passé.
UN PASSÉ RELIGIEUX
La construction de l'église abbatiale de Bernay est liée à la fondation autour de 1010 d'une abbaye bénédictine à la demande de la première duchesse de Normandie, Judith de Bretagne, grand-mère de Guillaume le Conquérant. Cette dernière fit, alors, venir de Fécamp une trentaine de frères bénédictins. L'intérieur vous coupera le souffle. Des piliers de style roman du XIe siècle et autres chapiteaux sculptés se mélangent à des éléments remaniés dans un style gothique au XVe siècle, puis classique au XVIIe siècle.
L'abbatiale fut nationalisée à la Révolution Française et vendue à un entrepreneur qui utilisera le choeur comme carrière de pierres. Elle sera, alors successivement, halle aux grains, prison, gymnase, relais téléphonique. Elle accueillera même des logements et des bureaux au cours du XIXe siècle. A l'exception de l'abbatiale, les bâtiments conventuels visibles aujourd'hui abritent l'Hôtel de ville et le tribunal. Ils furent reconstruits à la fin du XVIIe siècle et au début du XVIIIe siècle lors de la réforme mauriste.
DES CURIOSITÉS ET DES TRANSFORMATIONS
Nous refermons la grande porte en bois de l'abbatiale et poursuivons notre périple.
De retour au musée des Beaux-Arts pour rendre la clef, nous décidons d'y flâner. Les collections sont abritées, depuis 1868, dans l'ancien logis de l'abbé, un bâtiment de la fin du XIe siècle et du début du XVIIe siècle.
Dans ce même esprit de transformation, l'ancien moulin Vivien héberge aujourd'hui la médiathèque, l'usine Caroline Rohmer renferme la maison des associations et le centre d'affaires. Les anciens abattoirs ont quant à eux été reconvertis en conservatoire de musique.
Revenons à notre déambulation dans le musée. Pour nous accueillir, Le poison des Borgia d'Albert-Ernest Miserey, une sculpture impressionnante, effrayante même. Nous découvrons ensuite, toujours au rez-de-chaussée, le sarcophage en plomb de Judith de Bretagne mais également un relief commémoratif de Sahouré. Nous poursuivons à l'étage, dans des pièces en enfilade, où peintures et faïences se côtoient.
Nous terminons notre balade pluvieuse par l'église Sainte-Croix, rue Thiers, en centre-ville. Sa construction débuta en 1374 d'avant d'être interrompue par la guerre. Elle fut terminée au XIXe siècle. Le pourtour du choeur a été construit en 1880. Depuis le XIXe siècle, l'édifice de style gothique abrite du mobilier provenant de l'église abbatiale du Bec-Hellouin. Au gré de votre visite, vous pourrez admirer plusieurs dalles funéraires d'abbayes du Bec dont celle de Guillaume d'Auvillars, 26e abbé, mort en 1427 et une magnifique sculpture intitulée La mise au tombeau.
LE CIRCUIT L'EAU, LA PIERRE, LE BOIS
Notre promenade s'achève au pied de l'église Notre-Croix. Cependant, un circuit touristique L'eau, la pierre et le bois a été créé. Avancez dans les ruelles tortueuses, celles bordées de porches, découvrez les anciennes demeures à pans de bois, les manoirs, les pigeonniers ou encore la maison « Paquebot » grâce aux 62 pictogrammes le « Roi en majesté » disséminés à travers la ville. 1 h 30 d'émerveillement pour petits et grands.
Bonne balade !