A Caen, l'agrivoltaïsme s'invite à la COP Normandie.
Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, a lancé vendredi dernier
à Caen la COP Normandie. Il y était question, notamment d'agrivoltaïsme. Un sujet amené sur la table par le
président de Région, Hervé Morin.
La France s'est engagée à réduire ses émissions de GES (gaz à effet de serre) de 55 % d'ici 2030 par rapport à 1990. Pour concrétiser cet engagement, le Président de la République a initié un processus de planification écologique couvrant divers secteurs dont l'agriculture. Ces COP visent, d'une part, à ajuster les objectifs nationaux à l'échelle de chaque territoire et, d'autre part, à identifier les leviers d'action pour les mettre en oeuvre tout en responsabilisant les parties prenantes telles que les collectivités, les entreprises, les associations, les agriculteurs et les fédérations professionnelles.
AGRIVOLTAÏSME : OUI, NON
Vendredi dernier, Christophe Béchu (ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires) accompagné d'Agnès Firmin Le Bodo (ministre déléguée chargée de l'Organisation territoriale et des professions de santé) ont donc lancé la COP Normandie.
Dans ses propos de bienvenue, le président de Région a soulevé plusieurs lièvres comme les zones humides ou bien encore la problématique ZAN (zéro artificialisation nette), mais il a évoqué aussi un sujet qui le rend d'humeur chafouin en ce moment : l'agrivoltaïsme avec « le risque de faire effondrer le potentiel agricole de la France. Et si plus de vaches en Normandie, plus d'industrie laitière non plus. Soyez prudents sur cette histoire », a exhorté Hervé Morin. Antoine Pellion (secrétaire général à la planification écologique) a minimisé ce risque indiquant que cela « ne concernerait au total que 15 000 ha à l'échelon hexagonal soit moins de 0,06 % de la SAU ».
Christophe Béchu a évoqué le sujet sous l'angle sociologique : une couverture des sols limitée à 40 % (trop selon JA) et l'agrivoltaïsme qui peut constituer un complément de revenu aux faibles retraites agricoles. « Il faut faire preuve de cohérence et travailler avec les professionnels. On ne va pas tout faire de la même façon sur tout le territoire ». Une cohérence qui serait la bienvenue sur d'autres sujets comme curage et biodiversité, débroussaillage et biodiversité...
LES CHEMINS DU POSSIBLE
Si la planification écologique constitue un enjeu environnemental, il s'agit aussi d'un enjeu économique. Au nom des Chambres d'agriculture de France, Sébastien Windsor a emprunté les chemins du possible précisant au préalable que le monde agricole constituait la première victime du réchauffement climatique. « Nous avons travaillé avec Antoine Pellion. Sur la plantation des haies, on peut le faire. Trois cultures sur 2 ans, on peut le faire. Développer les protéagineux pour diviser de moitié notre dépendance au soja aussi tout comme augmenter la surface en herbe de 10 % mais tout cela représente un investissement colossal. Investissement financier, par exemple pour la haie, mais investissement humain pour accompagner le changement ».
Et Sébastien Windsor d'évoquer le chiffre de 100 000 rendez-vous pour boucler la boucle. « Sans le réseau consulaire, ce serait beaucoup plus dur », a concédé Christophe Béchu. « Le consommateur doit accepter de payer les produits agricoles quelques centimes de plus pour accompagner le mouvement »,n'oublie pas le président de la Ferme France.