« C’est tout de suite que les vaches ont faim. »
La sécheresse gagne du terrain, le ministère
fait des annonces et les professionnels réagissent.
L’état des arrêtés de limitation de l’usage de l’eau pour la région grand ouest, au 22 juillet.
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MEDDE
Pour aider les agriculteurs touchés par la sécheresse, le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, a indiqué dimanche 21 juillet au journal le Parisien que le gouvernement allait notamment demander le versement de 70 % des aides de la PAC le 16 octobre, soit une avance de trésorerie d’un milliard d’euros. Il évoque également des autorisations de mise en jachère sur 9 départements supplémentaires, soit 34, alors que 74 sont en état de sécheresse. Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, a regretté sur France Info que cela n’arrive qu’en octobre, alors que « C’est tout de suite que les gens ont soif et que les vaches ont faim. »La principale difficulté est de trouver du fourrage pour les éleveurs. « J’ai plus de 30 départements en action pour trouver de la paille pour la litière, pour trouver également du fourrage. C’est très important que cela soit étendu aux zones céréalières. Cependant, la moisson est déjà faite dans tout le sud de Paris. L’appel à ne pas broyer que donne le ministre, c’est un peu tard » a regretté la syndicaliste. Le ministre a dit qu’il était favorable à la création de réserves d’eau sur RTL le 16 juillet. Ce qui est en accord avec ce que demande la profession, c’est-à-dire de pouvoir stocker l’eau davantage. L’Espagne, par exemple, stocke 21 % de son eau de pluie. La France n’en stocke que 2,7 %. En fonction de la situationau niveau local, ce sont les préfets qui décident de mettre en place les différents niveaux d’alerte ou de crise. « Dans le département de l’Eure, un seul bassin est au stade alerte, les autres sont en vigilance. Si la sécheresse continue, ça sera surtout problématique pour les éleveurs », explique Arnaud Clomenil, président de la section irrigation de la FNSEA 27. L’irrigation concerne aujourd’hui 200 agriculteurs du sud du département.« Avec l’outil Net’Irrig, on peut déclencher l’irrigation pour les pommes de terre et les betteraves et le maïs à titre individuel ». Cette application permet d’établir un suivi du plan hydrique d’une parcelle autorise les irrigants à s’affranchir des arrêts sécheresse, selon les cultures.