À Chambord, agriculteurs et chasseurs retricotent le maillage de haies
Agriculteurs, chasseurs, collectivités territoriales et Agence de l'Eau unissent leurs efforts pour replanter des linéaires de haies au profit de la biodiversité. Cette année, le compteur affiche déjà 21 km. Parmi les contributeurs, Sébastien Rivière, agriculteur à Chambord (27).
« Je suis né à Chambord et j'ai passé toute ma jeunesse dans cette nature. Il y avait des haies tout le long des chemins, mais, peu à peu, les prairies ont disparu ainsi que les haies bien souvent attachées à l'élevage ». Vendredi dernier sur son exploitation, Sébastien Rivière, céréalier et éleveur, a accueilli Jérôme Filippini à l'ombre de haies qu'il a replantées ces dernières années. Initiateur de ce rendez-vous et acteur technique et financier de cette reconquête des paysages, la FDC 27 (Fédération Départementale des Chasseurs). « Cela fait plus de 20 ans que l'on s'intéresse à la biodiversité. Certains doivent changer d'a priori sur les chasseurs », ont plaidé de concert Dominique Monfilliatre et Nicolas Gavard-Gongallud, président et directeur de la structure. Le préfet de l'Eure, très attaché à la biodiversité tant animale que végétale, mais aussi à celle des idées et des points de vue, en a profité pour faire le lien avec le plan de relance. A l'échelon régional, une enveloppe de 3,3 Me est au service de la haie, par exemple pour embaucher un animateur au sein d'un territoire.Une dizaine de dossiers dans l'Eure sont en cours d'instruction concernant le premier appel à projets désormais clôturé, le second est ouvert.
3 semaines de lamier
Si la replantation est aidée (jusqu'à 500 plants gratuits par an et par adhérent selon un cahier des charges précis), il ne faut pas s'attendre à un retour économique immédiat. Sébastien ne valorise pas son bois, il passe même 3 semaines par an au lamier. Mais le décor n'est pas figé. A terme, la haie pourrait être reconnue pour sa fonction de stockage carbone. Avec un peu de bonne volonté politique, ce service environnemental, pourrait bien un jour être reconnu, donc rémunéré. En attendant, Sébastien se réjouit de ses coins à bécasse et autres petits animaux, chassables ou pas, pendant que ses voisins flânent à l'ombre.
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