Douze pistes pour réduire ses consommations d’électricité.
L’envolée des prix de l’électricité nécessite d’étudier toutes les pistes permettant de faire des économies. Cela passe par l’amélioration de ses pratiques, avec un effet immédiat, mais également par des investissements qui peuvent se rentabiliser sur quelques années.
La priorité doit être mise sur les « gros consommateurs », à savoir le tank à lait et le chauffe-eau, qui représentent environ 60 à 70 % des kWh.
TANK A LAIT
Selon les mesures réalisées dans les années 2000*, il faut 20 à 27 kWh/1 000 l pour refroidir et maintenir le lait à une température de 3 °C pendant 2 jours, soit 15 à 20 000 kWh/an pour une exploitation produisant 750 000 l.
Un tank suffisamment dimensionné vis-à-vis de la production laitière pour refroidir rapidement Ù -10/15 %.
Une laiterie bien ventilée ou un condenseur placé en extérieur pour un fonctionnement dans une « ambiance fraîche »
Ù -15/20 %.
Un dépoussiérage régulier du groupe froid (balayette et soufflette) Ù -20/25 %.
Prérefroidisseur de lait (tubulaire dans la majorité des exploitations) : les essais conduits par le GIE-Elevage-Bretagne sur les différentes marques et dans différentes conditions montrent des économies de 40 à 55 %.
Le prérefroidisseur donne de bons résultats avec une consommation d’eau froide de 1,5 à 2 l pour 1 l de lait. La gestion de l’eau (abreuvement des animaux, lavage des quais…) doit être bien réfléchie pour éviter le gaspillage (1 200 à 1 500 m3/an pour 750 000 l de lait). Prévoir 5 à 10 000 €, avec un retour sur investissement compris entre 5 et 8 ans. La dimension du prérefroidisseur doit être adaptée au débit de la traite. Il faut également une parfaite synchronisation entre les débits de la pompe à lait et de la vanne de gestion de l’eau. Le cumul de ces 4 points permet d’atteindre une consommation de 9 à 11 kWh/1 000 l, soit une économie de 7 à 8 000 kWh/an pour une production de 750 000 l.
CHAUFFE-EAU
Ne pas chauffer trop fort : 10 °C supplémentaires représentent 1,16 kWh/100 l, soit une surconsommation de 2 100 kWh/an pour une production de 750 000 l avec une consommation quotidienne de 500 l d’eau chaude. Il est risqué de réduire la température de l’eau pour faire des économies d’électricité, si c’est au détriment de la qualité du lait. Le lavage du tank et de la machine à traire refroidit rapidement l’eau chaude ce qui nécessite d’avoir une température minimale de départ de 65 °C.
Disposer d’alertes : peu d’exploitations sont équipées de compteurs branchés sur l’alimentation du chauffe-eau (40 à 100 €). Le compteur « eau chaude » permet de visualiser la consommation effective et de faire la « chasse au gaspi » si des dérives sont constatées. Le compteur de kWh alerte sur les évolutions de consommation : en vieillissant, le chauffe-eau peut s’entartrer et perdre en capacité d’isolation. Il est possible d’observer des surconsommations de 30 à 40 % sur des appareils de plus de 10 ans.
Limiter les zones de déperdition : chauffe-eau proche du point de consommation, tuyauteries bien isolées, bac de lavage fermé…
Récupérateur de chaleur sur le tank à lait : cet équipement récupère les calories du lait pour préchauffer l’eau chaude pendant la phase de refroidissement du lait. Ce dispositif peut se coupler avec le prérefroidisseur. Selon les essais du GIE-Elevage-Bretagne, l’économie au niveau du chauffe-eau varie de 55 à 93 %. Dans le cas d’un achat où d’un renouvellement du tank à lait, l’option « récupérateur de chaleur » doit absolument être étudiée.
Chauffe-eau solaire : les capteurs solaires classiques captent 5 à 600 kWh/an/m², ce qui couvre 40 à 60 % des besoins énergétiques du chauffe-eau. Récompensé par un Innov’space en 2022, le capteur tubulaire « FengTech » offre des performances supérieures avec une couverture de 60 à 80 % des besoins : il est actuellement en test sur 5 sites agricoles.
Chauffe-eau thermodynamique : il fonctionne avec une pompe à chaleur (PAC) intégrée au ballon ou montée à l’extérieur. La PAC préchauffe l’eau à 50/55 °C, en consommant 3 fois moins d’électricité (COP = 3). La résistance du chauffe-eau prend le relais pour atteindre la température souhaitée (65/70°). Le gain est en général 50/55 %.
AUTRES EQUIPEMENTS
Variateur sur pompe à vide : En modulant le débit de la pompe à vide de l’équipement de traite, le variateur autorise des gains de 15 à 20 % de consommation du moteur électrique. Cet équipement se rentabilise sur les robots de traite ou sur les machines à traire, à conditions, qu’elles fonctionnent 6 à 7 h/jour.
Racleurs électriques : avec des centrales hydrauliques de 5 à 10 kWh, les modèles à entraînement électro-hydrauliques sont très énergivores. Ils sont progressivement remplacés par des racleurs à « corde » qui demandent beaucoup moins de puissance (0,5 à 1 kWh), tout en ayant des cycles de fonctionnement plus rapides (70 à 80 % d’économie).
* Idèle, Chambres d’agricultures,GIE-Elevage-Bretagne…www.gie-elevages-bretagne.fr