« Du pré au lait » à la vente directe.
A St-Maclou (27) du mercredi au samedi, le magasin de vente directe ouvert en septembre par Marie et Philippe Aubé ne désemplit pas. A quelques jours de la finale de la Coupe du monde de rugby, reste à transformer l'essai.
Dans une autre vie, Marie a été fleuriste. Mais travailler à 25 km de St-Maclou et avec deux enfants en bas âge, « ça devenait compliqué. Je voulais m'installer à la ferme, mais sans monter sur le tracteur ni traire les vaches », commente-t-elle avec le sourire. Voilà ce qui a constitué le point de départ « Du pré au lait », une exploitation laitière qui a ajouté la transformation et la vente directe à son savoir-faire et à son modèle économique.
TRAVAILLER ENSEMBLE, CHACUN A SA PLACE
Philippe Aubé s'est installé en 2008 avec ses parents. Une exploitation de polyculture-élevage (150 ha et 50 VL) dont il a repris la totalité des parts en 2017. L'occasion d'embaucher un salarié qu'il a préféré à la robotisation. C'est alors que projet professionnel et projet de vie vont s'entremêler, mais il faut trouver les bons équilibres : travailler ensemble, mais chacun à une place et une fonction différente. « Il y a 6 mois, je n'y connaissais rien. Aujourd'hui, je ne regrette pas mon métier de fleuriste. Du pré au lait, c'est une belle évolution », considère Marie après quelques semaines d'activité. Tout ne s'est cependant pas fait d'un claquement de doigts. « 9 mois d'étude de projet et 9 mois de construction », résume Philippe sans oublier une formation « Transformation laitière et fromagère » au CFPPA d'Aurillac (Cantal).
Les 200 m2 (laboratoire, salle de fabrication, chambre froide, magasin...) ont aujourd'hui fière allure. Pour Marie, c'est un temps plein. Fabrication (yaourt, fromage, beurre, crème...) les lundi et mardi et vente le reste de la semaine sauf le dimanche. « Du pré au lait » ne propose pas que des produits laitiers. Pour que le consommateur puisse remplir son panier et ne pas repartir frustré, Marie et Philippe proposent aussi volaille, charcuterie, viande, légume, produits cidricoles (...) grâce au concours d'une dizaine de producteurs locaux situés dans un rayon de quelques kilomètres. Le circuit court garde tout son sens et n'est pas dévoyé.
FAIRE DURER AU-DELA DE L'EFFET DE CURIOSITE
Le démarrage est conforme aux prévisions et l'objectif de transformer 70 000 litres par an semble tout à fait réalisable. Marie et Philippe ont cependant conscience qu'il leur faudra perdurer au-delà de l'effet nouveauté et curiosité. Ils disposent de plusieurs atouts pour cela. Tout d'abord la qualité du produit. Le juge de paix, c'est le consommateur qui revient parce que satisfait gustativement et du rapport qualité prix. Ensuite l'accueil et l'environnement. Venir au Chemin de la Brière, ce n'est pas simplement faire ses courses, c'est une immersion à la campagne et un moment d'échange. L'expérience de commerçante de Marie lui a facilité la tâche. Philippe s'y est mis aussi et insiste sur un langage de vérité. « Je ne cherche pas à idéaliser les choses, il ne faut pas mentir au consommateur. Je ne suis ni extensif ni intensif, mais mes vaches pâturent. J'explique au consommateur que je ne peux plus travailler comme au temps de mes grands-parents. » Le message passe. Autre point clé : la visibilité. Le panneau en bord de route où passent chaque jour des centaines de véhicules atteint sa cible. St-Maclou est à la sortie de l'A13-Toutainville, c'est la route de Honfleur, Beuzeville est à 7 km, Pont-Audemer à 10. Il n'y plus qu'à suivre la flèche. Demain, ce sont les camping-caristes qui sont attendus. Les aménagements sont en cours.
Ouverture du mercredi au samedi
Chemin de La Brière
27210 St-Maclou - 06 26 53 55 60