Et si l'agroforesterie prenait racine dans l'Eure.
Le 25 mai dernier, le GAEC de la Ferme des Pâtures (Le Val-Doré) s'est vu remettre le premier prix du concours agroforesterie. Trois autres exploitations euroises ont été récompensées.
- Premier prix : la ferme des Pâtures (Le Val-Doré).
- Prix de la valorisation du patrimoine : la ferme de Callouet (le Mesnil-Jourdain).
- Prix de l'innovation : la ferme des Ruelles (Tilly).
- Prix de la pédagogie : la ferme du lycée agricole du Neubourg.
« Un projet d'agroforesterie doit être réfléchi de manière globale. Il faut être patient. On a mis deux ans avant de planter les premiers arbres ». Le projet d'agroforesterie intraparcellaire de la famille Duedal (Gaec de la ferme des Pâtures à Le Val-Doré) a pris racine en 2015. En 2075 environ, elle pourra valoriser ses bois d'oeuvre. « On a planté des arbres pour les générations futures », se réjouit Didier Duedal (désormais retraité) se tournant vers ses enfants et sa petite-fille .
Bien-être, biodiversité et eau
En attendant, la biodiversité et le bien-être animal avec des haies protectrices et ombrageuses y trouvent leur compte. La qualité de l'eau aussi. Nous sommes ici sur le bassin de captage de l'agglomération d'Évreux. « On répond à la demande du consommateur... »
Mais cela représente un coût financier, des heures de travail (plantation, clôture, entretien) pour un retour sur investissement à long terme. « Alors attention à ne pas faire n'importe quoi », insiste Yann Pivain, docteur es-arbres et haies de la CA 27. « La chambre d'Agriculture est très engagée sur l'agroforesterie. Cela nous permet d'acquérir des compétences pour les autres agriculteurs comme collecter des éléments factuels sur la biodiversité. Ce qu'il faut privilégier, c'est la diversité des projets », plaide son président Gilles Lievens.
Autre acteur majeur de ce cercle vertueux, l'ADAN (Association pour une Dynamique Agroforestière en Normandie). Son président Pierre Gégu, première plantation en 2002, a souligné le soutien financier du Conseil départemental sans qui rien ne serait possible.
Du financement carbone ?
Et pourquoi pas demain du financement carbone pour doper l'agroforesterie ? « Attention , prévient-on au pied de la haie. Voir pousser un arbre, c'est merveilleux. Ce que nous faisons aujourd'hui aura des répercussions bénéfiques pour les générations futures ». C'est d'abord par ce bout de la lorgnette qu'il faut concevoir tout projet juge-t-on à Le Val-Doré. « Des projets transgénérationnels », synthétise Guy Jacob qui a présidé le jury. Clôturant cette semaine de l'agriculture, « mon souhait est que d'autres exploitations s'engagent », espère Marie-Christine Join-Lambert.