FNSEA 27 : un dialogue constructif pour relever les défis.
"La prise de conscience sur la souveraineté alimentaire doit être maximale". C'est par ces mots qu'Amaury Levesque a conclu son rapport d'orientation à l'occasion de l'assemblée générale de la FNSEA 27 qui s'est tenue vendredi dernier à Le Neubourg. Arnaud Rousseau (président de la FNSEA) acquiesce.
"C'est par le dialogue constructif que nous pourrons relever les défis qui nous attendent". Pour Amaury Levesque, un de ces défis, "c'est produire plus et produire mieux" pour garantir la souveraineté alimentaire. "Il faut raviver l'ambition agricole de l'UE", plaide-t-il au lendemain des élections européennes. Mais le président de la FNSEA 27 et son équipe rapprochée ont également labouré le terrain de la proximité avec pour objectif "de simplifier et améliorer le quotidien des agriculteurs eurois". Comment ? Par exemple en plaçant l'OFB (Office français de la biodiversité) sous l'autorité du préfet (absent au titre du devoir de réserve dans le cadre des prochaines législatives) et que les dénonciations anonymes ne soient plus prises en compte. Point de vue partagé par Arnaud Rousseau pour qui le port d'arme n'est pas le sujet. "Beaucoup d'agents de l'OFB sont des militants et cette police n'a pas d'inspection générale", déplore-t-il. "Le vrai sujet, c'est le mode opératoire et le quantum des peines. Depuis janvier, aucun contrôle, mais ça va reprendre". Autre cas concret, une convention de partenariat avec la louveterie. 1 800 € alloués et une aide logistique afin d'aider les 15 lieutenants dans leur mission de régulation du sanglier, corbeau, pigeon, blaireau... Sébastien Dulac (vice-président) s'est félicité de ce dialogue noué avec le syndicalisme agricole y ajoutant au passage les Chasseurs et la Chambre d'agriculture "pour régler rapidement les problèmes". L'an dernier, les louvetiers ont prélevé à titre d'exemple 500 sangliers sur une population de 11 000. Un ratio de 4,5 % à améliorer. Dialogue renoué également avec le Département. Son président, Alexandre Rassaërt, a axé son intervention sur le fauchage des bords de route, l'approvisionnement local des cantines scolaires et l'évènementiel agricole. "Être disponible pour vous et pas seulement quand les crises éclatent", a-t-il insisté.
un cumul assumé
Dans un second temps, Arnaud Rousseau s'est prêté de manière interactive au jeu des questions-réponses sans tabou ni langue de bois. Attaqué pas ses adversaires pour sa double casquette de président de la FNSEA et d'Avril, ce qui génère parfois le trouble au sein même du syndicalisme majoritaire, il assume ce cumul des mandats. "L'outil politique associé à l'outil économique nous donne plus de poids". Autre grief rapporté, l'importation de céréales ou oléoprotéagineux à destination de l'alimentation animale. "La souveraineté alimentaire passe par des usines qui fument dans notre pays. Il est important, pour des questions économiques, de saturer nos outils de transformation alors il faut parfois importer des consommables. On reste dans un monde ouvert". Quant aux suspicions d'affairisme qu'entretiennent certaines langues, Arnaud Rousseau a levé les doutes en rappelant que tous les bénéfices étaient réinvestis dans les outils au profit des filières animales et de grandes cultures. Et pour clore ce chapitre : "faire du résultat sans vision politique, ce n'est pas une bonne chose". Applaudissement de la salle.
Les élections dans le viseur
S'il a abordé les prochaines législatives (lire ci-contre), Arnaud Rousseau a également évoqué les élections Chambre d'agriculture pour lesquelles les aînés gardent leur droit de vote. "Pour peser, la FNSEA doit se mesurer. Notre force, c'est le maillage du terrain. On aura besoin de vous le moment opportun pour aller voir le voisin qui n'est plus dans le réseau. On va à ces élections avec JA pour gagner". Le patron de la FNSEA a évoqué bien d'autres sujets comme les questions d'environnement "qu'il faut accepter de regarder en face". Regarder en face mais avec lucidité : "pas d'interdiction sans solution", en guise de credo.