La FNSEA 27 et les JA de l’Eure mettent sous surveillance les acteurs de la distribution.
La loi Egalim 2 peine à se mettre en place malgré les actions du réseau FNSEA/JA.
Depuis la promulgation de la loi Egalim 2, l’action du réseau FNSEA/JA pour mettre en œuvre toutes les dispositions de la loi est dynamique avec l’objectif d’appliquer la contractualisation avec la prise en compte des indicateurs de coût de production et de marché avec les premiers acheteurs et aussi dans les documents statutaires des coopératives. Il ne peut pas en être autrement : la construction du prix en marche avant démarrera de l’amont avec un prix agricole qui sera ensuite non négociable jusqu’au bout de la chaîne ! C’est une avancée très importante de la loi !
Mais dans un contexte de hausse des charges généralisée, des alertes sur les prix aux consommateurs extrêmement bas, de la baguette, la côte de porc, la volaille, le steak haché remontent de tous les départements.
Des pratiques inacceptables
« Ces pratiques sont tout simplement inacceptables ! » dénoncent conjointement Amaury Levesque, secrétaire général de la FNSEA 27 et Christophe Chopin, secrétaire général des JA de l’Eure. « C’est pour cette raison que nous avons décidé d’une action terrain ce samedi 22 janvier dans diverses GMS d’Evreux. Alors que ces négociations commerciales démarrent avec un cadre législatif nouveau, faut-il le rappeler ? La loi Egalim 2 est le fruit de notre action syndicale, nous devons être intransigeants vis-à-vis de tous ceux qui ne respecteront pas les règles. Le contexte de forte hausse des charges crée une tension extrême sur les exploitations agricoles, ce qui rend d’autant plus insupportables les pratiques commerciales des distributeurs par des prix extrêmement bas et la non prise en compte des dispositions de la loi Egalim 2 ».
L’action du jour
Le point de rassemblement pour l’action du jour était fixé au parking de Carrefour à Guichainville pour la douzaine d’agriculteurs présents ainsi que pour les journalistes invités à constater les dérives des prix en GMS et le non-respect des engagements d’Egalim 2.
L’action chez Carrefour ainsi que les suivantes chez Leclerc, Cora, Intermarché et Lidl se sont déroulées dans le strict respect des biens, des personnes et des gestes barrières. Les délégations se sont systématiquement présentées à l’entrée de chaque magasin en demandant à rencontrer un responsable.
Dans chaque GMS, les agriculteurs se sont concentrés sur trois rayons : boulangerie, lait et produits dérivés, boucherie. Ils ont pu échanger tantôt avec les chefs de rayons et directeurs de magasin tantôt avec le propriétaire, avec des échanges parfois « engagés ».
Le bilan de ces actions
Le tarif de la baguette à 29 cts a bien été constaté chez Leclerc, mais leur représentant met en avant que les tarifs d’achat de la farine n’ont pas été touchés et que seule la marge de Leclerc subit ce tarif bas. Mais comme l’a dit fort justement Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, pendant ce week-end, « Leclerc va récupérer les marges qu’il ne va pas faire sur la baguette à 29 cts sur d’autres produits agricoles, perpétuant ainsi inlassablement la guerre des prix ».
La chose a d’ailleurs été confirmée par Lidl : « si Leclerc baisse ses prix, nous sommes obligés de suivre ».
D’une manière générale, des progrès ont été constatés par rapport à de précédentes visites en matière d’étiquetage même si certains manques sont remarqués par endroit.
Laurent Duclos, responsable de la section laitière FNSEA 27, a relevé malheureusement des prix sur la brique de lait encore insuffisants par rapport aux préconisations de prix de la FNPL à 80 cts minimum, certains tarifs en promotion affichant le litre à 61 cts.Tous les responsables de magasin ont fait preuve d’attention et se sont engagés à remontrer les informations à leurs centrales d’achats nationales. Ils ont également souhaité mettre en avant la manière dont leurs rayons se sont enrichis de produits locaux et régionaux, souhaitant ainsi répondre à de précédentes demandes lors d’actions syndicales.
L’action du jour avait pour but de sensibiliser les responsables de GMS afin qu’ils prennent leurs responsabilités dans l’application de la loi Egalim 2 avant les prochains contrôles.