Lait : conjoncture à fin août.
Une collecte disparate : est-ce vrai ?
Depuis juin 2024, la collecte des grands bassins laitiers exportateurs s'est stabilisée après 11 mois de diminution consécutive. La légère hausse des livraisons dans l'Union Européenne à +0,9 % ainsi qu'en Australie avec un rebond de 3,4 % en comparaison à juin 2023 ont permis de maintenir un équilibre dans la conservation de la collecte mondiale en prenant en compte malgré tout l'importante chute du volume de collecte en Argentine à -7 %, ainsi que le recul de la Nouvelle-Zélande à -0,9 %. En ce qui concerne la France et malgré la baisse du cheptel qui a semblé se renforcer de nouveau cet été (les effectifs de vaches laitières se sont réduits de -1,7 %/2023 entre les 1er juin 2023 et 2024), la collecte française a signé une belle progression d'une année sur l'autre de +2,6 %/2023 (en litrage). Certaines régions comme la Bourgogne Franche Comté affichent +4,8 %/juin 2024, on comptabilise +4,8 % dans le Grand Est et +3,8 % dans le Pays de la Loire.
Cela va-t-il continuer ? Malheureusement, d'après FranceAgriMer, la collecte française serait repassée dans le rouge début août (-1,1 % en semaine 32 mi-août). Lire le tableau ci-dessous.
Dans cette même optique, les échanges de produits laitiers continuent de suivre des trajectoires divergentes. Quelles sont les tendances actuelles ?
Le beurre et les poudres maigres en fort ralentissement
Le recul des échanges mondiaux de beurre était moins net en juin, car un certain nombre de pays exportateurs secondaires prenaient le relais des principaux exportateurs mondiaux, l'Australie par exemple augmente de 3 000 t quadruplant ainsi son volume d'exportation sur le deuxième trimestre. Notons tout de même que les États-Unis affichent -12 % /2023 sur les 6 premiers mois de 2004 et la Nouvelle-Zélande -8 % /2023. Les expéditions européennes de ces produits chutent -4 % sur la même période.
D'une manière analogue, il y a un fort déclin des échanges mondiaux concernant les poudres maigres sur les 6 premiers mois de 2024 qui se sont accentués en mai et juin 2024. Les trois principaux exportateurs sont en baisse de -11 % /2023 pour les États-Unis, -9 % dans l'UE-27, et de -4 % en Nouvelle-Zélande. Un lien fort est fait avec la chute des achats chinois (-37 %) s'établissant à leur plus bas niveau depuis 2017 pour un mois de juillet continuant leur chute d'environ -10 %/2023 (en équivalent lait sur ce même mois).
Le bilan est donc maussade depuis le début de l'année car les échanges de poudre maigre s'effondrent de -37 %, celles de poudre grasse de -9 %, de même que les achats de lactosérum à -9 %. Seuls les imports de beurre sont à la hausse (+10 % en cumul), de même que les achats de caséine (+39 %).
Les fromages redynamisent-ils les échanges mondiaux ?
Les envois de fromages États-uniens sont à +36 %/2024 et les australiens bondissent de +24 %/2023 sur 6 mois) battent tous les records ces derniers mois, grâce à des prix plus compétitifs ce qui dynamise énormément leurs échanges.
En revanche, la chute des expéditions néo-zélandaises est de -7 % et celles des pays européens de -6 %. Les envois ont fortement reculé en juin (-6 %/2023) apportant une certaine stabilité en cumul sur l'année car on constate une croissance des achats mexicains de 22 % sur 6 mois ainsi que du Royaume-Uni à +15 %. Ainsi, le marché des fromages reste aléatoire selon les pays mais il semble néanmoins se promettre à un bel avenir.
D'après le fournisseur d'études de marché Circana, toutes les catégories de produits laitiers ont progressé dans les ventes françaises. Effectivement les fromages LS sont restés dans le vert (+3,3 %) et des achats de crèmes ont de leur côté marqué une nouvelle hausse spectaculaire (+5,4 %) maintenant son rang de catégorie la plus dynamique en volume à un an. De manière opposée, le lait liquide chute de 0,6 %. Dans le cas particulier de la France et des exports des ventes de produits laitiers, ils ont fortement progressé.
Les ventes d'ultra-frais poursuivent leur embellie (+3,9 %), et les ventes de matières grasses laitières rebondissent (+4,4 %), notamment parce qu'elles bénéficient de la hausse des prix des huiles et margarines. Lire les graphiques ci-dessus.