Lait et viande : FNSEA 27 et JA 27 contrôlent les origines.
Au moment même où le président Macron inaugurait le SIA et dans la dernière ligne droite des négociations commerciales grande distribution/industriels, FNSEA 27 et JA 27 ont mené samedi matin une opération de contrôle de l'origine des produits laitiers et carnés proposés au consommateur français.
Un code couleur tricolore (bleu, blanc et rouge en l'occurrence) ou un patronyme qui sonne bien le terroir de France comme « Le Gaulois » ne signifie pas obligatoirement que le produit est du « made in France ». La cinquantaine d'agriculteurs, jeunes et aînés, ont débusqué de Bernay à Pont-Audemer en passant par Le Neubourg et Etrepagny quelques anachronismes visuels dans certains packagings de produits laitiers ou carnés. « Que le consommateur achète de la viande polonaise ou un yaourt néerlandais n'est pas un problème en soi si c'est en parfaite connaissance de cause. Malheureusement, ce n'est pas toujours le cas », regrette-t-on du côté du syndicalisme agricole.
DECAPITALISATION
Dans un contexte où la France a déjà perdu 840 000 vaches en six ans et que l'on va largement dépasser le million à la fin de l'année, FNSEA et JA tirent la sonnette d'alarme « décapitalisation » qui pourrait à terme sonner le glas de la souveraineté alimentaire française. Une décapitalisation due aux difficultés économiques accentuées par des phénomènes d'autre nature : la dureté du métier d'éleveur, la démographie, le changement climatique qui pousse certains à ajuster leur cheptel aux capacités fourragères de leur exploitation... « Il faut faire en sorte que nous soyons rémunérés à hauteur de nos coûts de production dans le cadre des règles édictées par les lois EGA. Plus vite les choses se mettront en place, plus vite on stoppera l'hémorragie. Sinon la décapitalisation risque de provoquer des restructurations dans le reste de la filière », ont expliqué les responsables syndicaux aux consommateurs et gérants de magasins.
Même approche du côté de la FNB (Fédération Nationle Bovine). « Dans les discours, tout le monde est d'accord pour dire qu'il faut protéger les producteurs et leur donner des perspectives, y compris ceux qui disaient le contraire il y a un an, car aujourd'hui tout le monde court après les vaches. Être pour, c'est une chose, appliquer les coûts de production en se basant sur les indicateurs interprofessionnels, c'est autre chose. Les contrats à l'ancienne qui garantissent seulement que l'éleveur vendra ses animaux, personne n'en veut. Aujourd'hui, la filière a les outils en main pour offrir des perspectives aux agriculteurs et enrayer la spirale de la décapitalisation, » conclut Patrick Bénézit, son président.