Le 27 repasse au 90 sur 4 197 km de routes.
Après avoir décéléré, le Département rétropédale en repassant les quelques 4 200 km de routes départementales aux 90 km/h au lieu des 80. N'appuyez cependant pas trop vite sur le champignon, la mesure ne devrait être effective qu'en 2026.
de 90 à 80 km/h n'est pas au rendez-vous. En politique,
il faut assumer s'être trompé".
"En politique, il faut assumer le doute quand on ne sait pas et assumer aussi quand on se trompe." C'est cette ligne de conduite qui a poussé Alexandre Rassaërt à rétropédaler sur les routes départementales limitées jusqu'alors aux 80 km/h. Le président du Conseil départemental va soumettre la mesure au vote lors de la session plénière de février 2025, pour une mise en service du nouveau dispositif à partir du début 2026. L'Eure deviendra alors le 53e département français sur 101 à revenir sur cette mesure.
pas moins de tués à 80
"On a maintenant six ans de recul sur la mesure et ce que l'on constate, c'est que limiter la vitesse à 80 km/h, ça ne marche pas : le choc psychologique n'a pas eu lieu pour modifier le comportement des conducteurs et on constate même une augmentation importante du nombre de blessés sur les routes." Le président du Département a aussi pointé les derniers chiffres de sécurité routière pour appuyer son propos : "on compte déjà 38 tués sur les routes en 2024 alors qu'en 2017, dernière année à 90 km/h, on avait déploré 33 tués sur l'ensemble de l'année". Par souci de clarté et d'économie, l'intégralité des routes départementales sera concernée par le relèvement de la limitation de vitesse. "Si on n'avait choisi que certaines sections, le coût du remplacement des panneaux avoisinerait les 3 M€. En indiquant simplement aux entrées des routes départementales la limitation de vitesse à 90 km/h, on se situe autour de 200 000 €".
Pour autant, le Département ne baisse pas la garde en terme de sécurité routière en investissant 32 M€ pour entretenir et moderniser ponts et voiries. "Tous les ans, on accompagne aussi les communes pour l'installation de dispositifs de sécurité", a pour sa part rappelé Thierry Plouvier (vice-président chargé de la mobilité et des infrastructures routières). Des travaux de sécurisation qui passent par la création de chicanes, la mise en place de radars pédagogiques ou ralentisseurs, mais aussi le fauchage des petites routes et la sécurisation des grands axes grâce aux giratoires et aux tourne-à-gauche... N'allez cependant pas trop vite en besogne. Le processus est enclenché mais demande du temps avec 420 études obligatoires d'accidentalité sur les tronçons concernés, la saisine de la Commission départementale de la sécurité routière sans parler d'une plus ou moins bonne volonté de l'État.