Le confinement n’arrête pas les lycéens.
Au lycée agricole Gilbert Martin, les élèves de seconde CGEA
créent un blog pour compenser l’annulation des visites annuelles.
Dans la filière CGEA (conduite et gestion de l’entreprise agricole), un module pédagogique s’appelle EIE (enseignement à l’initiative de l’établissement). Au lycée agricole Gilbert Martin du Neubourg, les élèves de Seconde doivent lui donner une prépondérance sur l’alimentation et l’agriculture citoyenne « et jusque-là, pour présenter leur travail, ils recevaient du public dont des groupes comme les écoliers de la commune. Seulement, cette année, à cause de la crise sanitaire, ce lien est mis à mal », regrette le proviseur, Virginie Lamotte.
NE PAS LAISSER LA PLACE À LA MALADIE
Malgré tout, emporté par l’enthousiasme de la jeunesse, les vingt-quatre lycéens ont cherché un moyen de communiquer leur savoir-faire : « ils ont eu l’idée de monter un blog (https://secondecgeaneubourg.blogspot.com). Ils l’alimentent depuis leur domicile du lundi au vendredi. Chaque article aborde une thématique différente validée par une enseignante en éducation socio-culturelle et une en zootechnie. Plus d’une trentaine de sujets ont déjà été abordés depuis le début du confinement. Ils ont été travaillés de façon multidisciplinaire pour soigner le rédactionnel, la mise en page et les recherches. Tous les professeurs ont joué le jeu sous le pilotage des deux références », complète le proviseur.
UN BÉMOL SUR L’ENSEIGNEMENT À DISTANCE
Ce blog fonctionnera « au moins le temps du confinementet peut-être ensuite, car même si nous retournons en classe, il sera difficile pendant longtemps d’accueillir du public ». Suivant les recommandations ministérielles, les travaux ne seront pas « évalués pendant la période du confinement, mais cela n’a pas une grande incidence pour les secondes ». Au final, pour Virginie Lamotte, « c’est une belle expérience pour les élèves et une vitrine par l’établissement. Cela montre aussi que l’enseignement à distance peut exister avec des ajustements. Nous l’avons mis en place. Tout le monde a joué le jeu et nous avons aussi prêté des ordinateurs. Seulement, au bout d’un mois, il y a un essoufflement. C’est compliqué pour certains et j’appréhende la rentrée. J’ai peur aux décrocheurs, car ce n’est pas le même enseignement. On ne peut pas aller vers la progression. Et, je ne parle pas de la technique. Là, c’est impossible à mettre en place. Tout est suspendu ». La principale craint aussi des difficultés pour recruter : « il faut chaque année plus de 125 nouveaux élèves. Et pour le moment, notre visibilité est réduite. Cela va être difficile avec l’annulation des journées portes ouvertes. Tout le monde se pose des questions. Il va falloir se retrousser les manches ».