Le maïs français entend surmonter ses difficultés.
l’AGPM, réunis à Montardon la semaine dernière, ont pu
brosser un premier bilan de la campagne en cours : les
rendements s’annoncent très contrastés et inférieurs à la
moyenne quinquennale au niveau national.
L’été a été marqué par unesécheresse quasi généraliséeet deux épisodes de caniculesévères, défavorables aux culturesde maïs. Seul le sud-ouest dela France tire son épingle dujeu, avec des pluies salvatricesqui permettent d’envisager desrésultats prometteurs. Pour lereste du territoire, les rendementsseront affectés, y comprispour les cultures irriguées surles bassins concernés par desrestrictions d’irrigation parfois précoces.
UN REVENU AFFECTÉ
Au-delà des résultats agronomiques,les cours du maïs ontenregistré une forte baisse durantl’été : le revenu de la « fermemaïs » sera par conséquenten retrait par rapport à l’anpassé ! Dans le même temps,les importations de maïs del’Union Européenne connaissentun début de campagne recordavec déjà 3,2 Mt enregistréspour les deux premiers moisde la campagne, contre 1,4 Mtpour les trois dernières années.Cette situation vient conforter latendance haussière des importationsde maïs qui ont atteintle niveau inégalé de 24 Mt lorsde la dernière campagne.
INACCEPTABLES DISTORSIONS DE CONCURRENCE
Si ni l’UE, ni la France ne peuventagir sur la météo, elles peuvent(et doivent) faire le choix depréserver leur maïsiculture enfaisant preuve de cohérence. Eneffet, les principaux producteursde maïs européens ont accès àdes modes de production interditsaux maïsiculteurs français.Soyons logiques ! Soit ces dernierssont acceptables et il fautd’urgence lever ces interdictions,soit ils ne le sont pas et il fautcesser les importations. Dansce contexte, la conclusion del’accord UE-Mercosur, avecun contingent de 1 Mt pour lemaïs grain et le sorgho, n’estpas envisageable. De même,la France devra s’opposer auxdroits anti-dumping proposéspar l’UE sur les engrais azotésqui viendraient encore renchérirles charges de productionfrançaises.
INDISPENSABLE ASSURANCE
La campagne 2019 rappelle une nouvelle fois la vulnérabilité des agriculteurs face aux aléas climatiques. L’AGPM a toujours soutenu une politique assurantielle incitative pour les producteurs et a formulé plusieurs propositions en ce sens auprès des pouvoirs publics et des assureurs. Elle s’exprimera dans les prochains jours dans le cadre des consultations lancées par le ministre de l’Agriculture. Daniel Peyraube, président de l’AGPM affirme sa conviction :« Si le maïs a été mis à mal en 2019, sa résilience a permis, comme à chaque sécheresse, de soutenir l’élevage en participant à l’affouragement d’urgence des animaux. Son utilité se manifeste par le dernier record d’importations : l’UE a importé l’équivalent de 1/3 de sa production de maïs. Cessons de sacrifier notre force de production ! Protégeons-la en poursuivant notre quête de durabilité. Mais ne nous y trompons pas, il n’y aura pas de maïs durable sans rentabilité ».