Le Préfet prend la température.
Répondant à l'invitation de la FNSEA 27, de JA 27 et de la Chambre d'agriculture de l'Eure, Jérôme Filippini (Préfet de l'Eure) s'est rendu mardi dernier sur une exploitation à Ajou.
« Ça touche un peu toutes les cultures et un peu partout dans le département. » C'est ainsi que Fabrice Moulard a synthétisé cette visite préfectorale in situ. Vergers, fruits rouges, colzas, lins, betteraves sucrières, céréales d'hiver et de printemps (...), Jérôme Filippini a eu le droit à un cours d'économie de crise.
DE 4 À 1 TONNE
« En framboises, on va faire 1 tonne au lieu de 4 en année normale », pronostique Jean-Baptiste Prévost, 30 hectares de vergers et 20 hectares de fruits rouges à Ajou. Une triste récolte 2021 qui vient se cumuler avec deux autres années de gel en 5 ans. Si pour la pomme et la poire de table, la messe est dite, il est encore trop tôt pour se prononcer sur l'étendue des dégâts par ailleurs. Des fleurs de colza ont coulé, mais un phénomène de compensation pourrait limiter la casse. En lin, la situation ne justifie pas le retournement des parcelles, mais on évoque une perte de 30 % alors que le début de campagne s'annonçait bien. Côté betteraves, une centaine d'hectares a dû être resemée et Gilles Lievens avance un taux d'impact sur plantules de l'ordre de 5 à 30 %. Côté céréales enfin, il faudra attendre la moisson pour y voir plus clair. En attendant, les missions d'enquête vont se poursuivre sur le terrain avec un comité départemental d'expertise qui pourrait se réunir dans deux mois. Du côté du syndicalisme, on mise sur la solidarité gouvernementale pour sortir de ce coup de froid. Et d'évoquer, pourquoi pas, un Grenelle de l'assurance pour que la profession agricole, avec le réchauffement climatique comme épée de Damoclès au-dessus de la tête, puisse envisager l'avenir avec un peu plus de sérénité.