Les agriculteurs demandent de pouvoir travailler librement.
Lundi, à l'appel de la FNSEA 27 et de JA 27, les agriculteurs ont manifesté devant les sous-préfectures de Bernay et des Andelys, avant une rencontre avec le nouveau préfet, fixée le lendemain.
Les agriculteurs mobilisés lundi 17 février devant les sous-préfectures de Bernay et des Andelys, ont réaffirmé leur position concernant les zones de non-traitement (ZNT). « Qui va payer ? », « Non aux ZNT ! Oui à la liberté de travailler », « ZNT, arrêtons la psychose » pouvait-on lire sur les banderoles positionnées sur les façades. Cette action, organisée conjointement par la FNSEA 27 et les Jeunes agriculteurs de l'Eure, a réuni une centaine d'agriculteurs devant chaque sous-préfecture. « Cette loi est disproportionnée par rapport à la réalité du terrain », a expliqué Amaury Levesque, secrétaire général de la FNSEA 27, aux Andelys à la presse et a rappelé « l'absence de concertation avec les agriculteurs ».
DEMANDES DU TERRAIN
A la suite de cette mobilisation, une délégation composée d'Amaury Levesque, mais aussi de Pierre-Yves Lenormand, président des JA 27, Jérôme Charpentier, président de Sevepi, Emmanuel Hyest, président de la Safer et Alexandre Quillet, président du syndicat betteravier, a obtenu un rendez-vous avec Jean-Marc Magda, le secrétaire général de la préfecture de l'Eure. En même temps, une autre délégation constituée de Fabrice Moulard, président de la FNSEA 27, Nicolas Romain, vice-président, Christophe Chopin et Victor Delavoipiere des JA 27, a pu rencontrer le sous-préfet de Bernay, Fabien Martorana. Les deux rendez-vous ont permis de rappeler les demandes du terrain sur les conditions d'application du décret ZNT, paru le 29 décembre 2019, sur le département de l'Eure.
Les discussions ont porté sur la demande de moratoire par la FNSEA au niveau national, sur la prise en compte de la science, en acceptant de faire confiance au professionnalisme des agriculteurs. « Un plan d'investissement dans du matériel adéquat, dans la durée et pour toutes les filières doit être misen place » ont demandé les professionnels. Autres inquiétudes, que l'article44 de la loi Egalim interdisant la commercialisation de denrées alimentaires ne respectant pas la réglementation européenne, ne soit pas appliquée et que ces textes « alimentent tensions et conflits entre riverains et agriculteurs ». Ces derniers craignent de devoir « se justifier en permanence ». Enfin, la question du revenu avec une perte estimée à 13 millions d'euros pour le seul département de l'Eure en cas d'application de ce décret inquiète les agriculteurs. « Qui finance ? », demande la profession. « Toute mesure étatique pénalisant une exploitation doit générer une indemnisation à la hauteur et prise en charge par l'Etat ». A titre d'exemple, on peut estimer que l'impact actuel des ZNT dans l'Eure serait de 5 000 euros environ pour une exploitation moyenne de 130 hectares.