Les agriculteurs inquiets au sujet des zones de non-traitement.
Les réunions organisées par la FNSEA, JA et la chambre d’agriculture de l’Eure sur le thème des zones de non-traitement (ZNT) ont mobilisé les agriculteurs du département. Plusieurs centaines se sont déplacés à Evreux, Bernay et Les Andelys. Il y a encore une date prévue au Neubourg le 4 février.
ont débattu avec une salle pleine.
A Evreux le 22 janvier, Gilles Lievens, président de la chambre d’agriculture de l’Eure, a rappelé que « tous les ans, les surfaces agricoles diminuent. Les ZNT sont donc un sujet de préoccupation et il y a encore beaucoup d’incertitudes.
Nous avons souhaité organiser cette réunion conjointement avec la FNSEA afin d’être plus efficaces ». Florence Sellier, conseillère à la FNSEA 27, et Anne-Lise Menuge, technicienne de la chambre d’agriculture, ont détaillé le contenu de l’arrêté du 27 décembre et les modalités de mise en oeuvre. Leur conseil principal est de ne pas bouleverser l’assolementet de semer toutes les surfaces agricoles. Ces mesures parues au Journal officiel pour application au 1er janvier inquiètent les agriculteurs, et de nombreuses questions restent en suspens, comme les produits concernés, la possibilité de réduction des distances en cas de charte riverain, le rôle des haies et des murs…
Fabrice Moulard, président de la FNSEA 27, confirme son étonnement, vu le travail effectué avec le contrat de solutions proposé par la profession.
CHARTE DE BON VOISINAGE
Guy Jacob, vice-président de la chambre d’agriculture, est revenu en détails sur le travail effectué depuis un an sur la charte de bon voisinage par un groupe de travail de 30 personnes constitué de la DDTM, du conseil départemental, du Centre régional de la propriété forestière de Normandie, d’agriculteurs mais aussi d’associations environnementales et de maires ruraux, soit une bonne représentativité des acteurs impliqués. « C’est un outil avec des engagements de part et d’autre », complète Fabrice Moulard.
D’après le président de la FNSEA 27, pour lutter contre un agribashing ambiant, tout passera par le dialogue avec les voisins, en ouvrant les fermes ou via les réseaux sociaux. « Il faut reprendre la main et dépassionner les débats ». Eric Chanu, secrétaire de la chambre d’agriculture, confirme : « c’est extrêmement important d’expliquer ce que l’on fait. Et ce n’est pas le travail de quelques élus agricoles, mais bien de nous tous ».
Dans la salle, on se demande si des indemnités sont prévues pour compenser les pertes. « Non, l’arrêté est clair, il y aura zéro indemnité », répond Guy Jacob. L’application du statut du fermage a aussi été sur la table. « C’est une perte de valeur pour les propriétaires », note un agriculteur. Un autre suggère « un remembrement ». Mais c’est surtout l’incompréhension qui domine. Pourquoi interdire des pratiques « encadrées » pour protéger des riverains qui utilisent sans lire les notices de nombreux insecticides dans leur maison ?
Pour rappel, la profession a demandé un moratoire et des actions syndicales sont en préparation. Si l’opposition est claire, elle sera néanmoins assortie de propositions. La place de la science dans la discussion est l’une d’elles, ce qui était déjà l’esprit du contrat de solutions.