Les GDFA phosphorent pour une agriculture ambitieuse.
Pour la première fois, les 3 GDFA (Groupes de Développement Féminins Agricoles) de l'Eure (Avre & Iton, Pays d'Ouche et Roumois) se sont réunis en assemblée générale unique. "Gardez les GDFA forts et pertinents pour une agriculture ambitieuse et motivée avec le soutien de la Chambre d'agriculture", ont partagé d'une même voix leurs présidentes respectives Martine Gauthier, Nelly Vandermeerch et Séverine Delavoipiere.
Non loin d'une cinquantaine d'agricultrices ont participé, le 4 avril dernier à Le Neubourg, à l'assemblée générale des GDFA (Groupes de Développement Féminins Agricoles). Une formule inédite. "Cette assemblée générale 2024 n'est pas tout à fait comme les autres puisqu'elle est départementale et réunit les trois groupes. Cela fait suite à notre rencontre avec Franck Lecomte (responsable marketing et commercial de l'Eure) avec qui nous avons discuté sur la nouvelle organisation des GDFA. Il nous a semblé plus simple de faire une assemblée départementale sans forcément remettre en cause l'activité en groupe local", a planté en guise de décor sa présidente. En lien avec la Chambre d'agriculture, un nouveau cadre a été défini notamment, grâce à son statut associatif, la possibilité de faire un AAP (appel à projet) auprès du bureau de la chambre consulaire pour 50 % du budget pour un projet professionnel (sortie, rencontre avec d'autres groupes, conférence...). "Une logique de projets", a confirmé Mathieu Portier (responsable de l'antenne de Bernay de la CA 27). "Nous avons la volonté de continuer à accompagner les groupes de développement, à vous aider à rechercher du cofinancement comme sur la communication grand public avec le soutien du Département. Nous sommes là en back-office".
quand la parole se libère
Cette belle dynamique, ce sont les adhérentes qui en parlent le mieux. "Il y a au sein des GDFA beaucoup de respect et de bienveillance". "On travaille sur des sujets sérieux sans se prendre au sérieux mais toujours dans une bonne ambiance". "Dans les formations, on se libère". "Il se passe dans nos fermes des choses dont on arrive à parler devant les autres". "Je ne me sens plus seule alors j'avance". "C'est un peu le défouloir. "Le fait de se dévoiler permet de créer du lien entre nous et génère beaucoup d'émotions", ont témoigné les agricultrices, toutes générations confondues, toutes productions confondues, en bio ou en conventionnel. "Notre métier est diversifié. Nos exploitations sont aussi différentes les unes des autres et cela conduit à des questionnements pour lesquels nous cherchons des réponses. Trouver un équilibre entre vie professionnelle et privé. Notre travail mélange l'ensemble, comment faire la part des choses ?", partagent Nelly Vandermeerch (GDFA Pays d'Ouche), Martine Gauthier (GDFA Avre & Iton) et Séverine Delavoipiere (GDFA du Roumois).
Formation, réunions, moment de convivialité
L'attractivité des GDFA repose sur une bonne alchimie entre les formations, les réunions et les moments de convivialité comme une soirée bowling.
Côté formations (réservées aux membres ou ouvertes) : géobiologie, développer mon attractivité pour recruter, mieux s'organiser et gérer son temps pour définir mes priorités, du revenu à la fiscalité pour comprendre les stratégies, perfectionnement informatique, réussir mes photos numériques, réussir l'élevage des veaux laitiers, optimiser ma consommation de GNR, préparer ma retraite et ma transmission, gestes et premiers secours, du pulvé à la plante, j'optimise la pulvérisation, robot de traite et gestion du pâturage, produire de l'électricité solaire photovoltaïque pour la vendre, éduquer son troupeau pour travailler sereinement, me perfectionner au parage, régler ma moissonneuse-batteuse, adapter ma conduite pour une viande de qualité, adapter mon bâtiment laitier aux conditions estivales, analyser et optimiser mon coût de distribution du fourrage, trèfle luzerne pour limiter mes achats d'aliments, réduire l'empreinte carbone et adapter mon élevage face au changement climatique, plus sur les certiphyto... Côté réunions : visite d'un élevage de brebis, les placements assurance-vie, législation pour la circulation avec le matériel agricole, gestes et postures de travail, aménagement paysager, les tutelles curatelles... Quant aux agapes à venir, les adhérentes ont concocté leur propre menu. De façon interactive, en 20 minutes et par groupe, elles ont répondu à cette question : "selon vous, qu'est-ce qui vous a manqué cette année pour progresser dans votre travail et dans votre quotidien ?" La mise en commun des réflexions recoupe en grande partie le précédent programme.
Cependant, les agricultrices ont exprimé aussi de nouvelles demandes.
Nous mesurons l'intérêt de recruter de nouvelles adhérentes et espérons mobiliser d'autres agricultrices. Ce groupe, ouvert à toutes, permet d'échanger entre nous, de progresser et d'évoluer dans notre métier.
D'abord pour s'adapter à une économie agricole en perpétuel mouvement (nouvelles PAC avec ses derniers rebondissements).
Ensuite, à titre plus personnel, sans tabou mais toujours avec humour. Au back-office désormais de trouver les bons intervenants pour répondre aux besoins émergents. Quant aux agricultrices qui voudraient rejoindre les GDFA ou en savoir plus, contactez Béatrice Hoogterp au 06 86 38 56 85 (mail : beatrice.hoogterp@normandie.chambagri.fr).