Les grandes surfaces lancent un appel aux producteurs eurois.
La crise sanitaire pose des questions sur l’écoulement de la marchandise des producteurs locaux. Plusieurs grandes surfaces euroises souhaitent apporter leurs soutiens
en achetant une partie de la production.
locaux.
Le 23 mars, EdouardPhilippe, Premier ministre, a annoncé la fermeture des marchés, sauf exception. Eprouvés par cette décision, les producteurs cherchent de nouveaux canaux de distribution. Bruno Le Maire, ministre de l’économie, a appelé, dès le lendemain, les distributeurs à faire preuve de « patriotisme économique » en leur demandant « d’acheter des produits français aux agriculteurs français ». Il a d’ailleurs évoqué plusieurs distributeurs mettant en avant des produits français et locaux. « La grande distribution joue parfaitement le jeu depuis le début de cette crise ».
Didier Guillaume salue, de son côté, le 24 mars dans l’émission Bourdin direct, le « patriotisme alimentaire dont font preuve les grandes surfaces. Les grands patrons se sont engagés (…) à mettre dans leurs étales dans les grandes surfaces des fruits et des légumes de France, du poisson (…), lait, produits lactés, produits transformés.
Aujourd’hui, l’une des grandes leçons que nous devons tirer de cette situation » est que « nous devons nous recentrer sur (…) notre agriculture. Elle est belle, elle est bonne en France ».
PLUSIEURS ENSEIGNES JOUENT LE JEU
« Intermarché Verneuil-sur-Avre lance un appel mais aussi une main tendue aux producteurs locaux et régionaux. Nous ne travaillons peut-être pas ensemble habituellement, mais aujourd’hui c’est l’occasion de le faire. Votre point de vente Verneuil-sur-Avre est prêt à vous aider à écouler votre production en attente de débouché. Nous ne pourrons peut-être pas tout acheter, mais nous sommes à votre disposition, à votre écoute pour trouver une solution d’écoulement de votre marchandise. N’hésitez pas, contactez-nous, faites-nous part de vos besoins et nous serons présents. Tous ensembles, nous sommes capables d’être solidaires et de trouver des solutions intelligentes pour tout le monde » pouvait-on lire sur la page Facebook de la grande surface, le 23 mars.
D’autres enseignes lui ont emboîté le pas. Quelques heures plus tard, un message similaire était publié, sur le même réseau social, par Intermarché Aubevoye. « Nous sommes en contact avec des maraîchers, des producteurs d’agneaux… Nous allons essayer de les soutenir », confirme Dominique Guyot, directeur du magasin Intermarché Le Closau Duc à Aubevoye. Désormais, il faut établir des « protocoles »et lancer la machine. « Nous essayons, dans la mesure du possible, de travailler avec des producteurs locaux. Une dizaine en temps normal », ajoute l’indépendant.
Le centre Leclerc de Bernay travaille aussi régulièrement avec des agriculteurs du territoire. La preuve devant les caisses où une liste est affichée. De nouveaux partenariats devraient voir le jour prochainement. La ville de Bernay et la communauté de communes InterCom Bernay Terres de Normandie s’y attèlent. « Marie-Lyne Vagner (vice-présidente de l’InterCom, NDLR) a pris contact avec le propriétaire du centre Leclerc (Thierry Aumont, NDLR) pour trouver des solutions face à cette crise et permettre aux producteurs locaux d’avoir des débouchés rapidement », rapportent nos confrères de L’Eveil Normand d’après les propos de Jean-Jacques Prévost en charge de l’agriculture au sein de la communauté de communes. Marie-Lyne Vagnera, ainsi, « obtenu du centre Leclerc qu’il ouvre ses rayons aux producteurs locaux, sous certaines conditions (pas de doublon avec les producteurs locaux habituels de Leclerc, obligation de traçabilité…) », ajoute L’Eveil Normand.
Samedi 28 mars, Cora Evreux a, également, lancé un appel. « Le prolongement de la crise sanitaire actuelle risque de pénaliser fortement et durablement les agriculteurs et les pêcheurs français. Face à cette situation, Cora, entant qu’entreprise résolument ancrée sur le territoire et soucieuse du bien-être de ses producteurs, se mobilise et s’engage à soutenir l’ensemble de la filière », peut-on lire sur la page Facebook.
Plusieurs enseignes jouent, donc, le jeu mais à quel prix ? L’avenir nous le dira.