Les protéines végétales, des filières en plein boom.
Hervé Morin, président de la Région Normandie, est venu constater sur le terrain le potentiel des filières végétales riches en protéines.
Yannick et Caroline Gambier expérimentent la culture de lentilles depuis quelques années. Hervé Morin, président de la Région Normandie, est venu constater le résultat sur place, à Villiers-en-Désoeuvre, le 19 juin. Sur cette partie du département de l’Eure, il n’est pas possible de miser sur les cultures industrielles, car les terres sont à faible potentiel et les sécheresses régulières. « Ma rotation blé, orge et colza était à bout de souffle et peu rentable, j’ai dû repenser le modèle économique avec des cultures différentes », explique l’agriculteur. Lentilles, donc, mais aussi blé tendre, blédur, orge d’hiver, luzerne, lin semence, maïssemence, cameline, safran… sont arrivés sur l’exploitation. Ils sont commercialisés par le biais de la coopérative Natup ou auprès d’éleveurs locaux. Leur particularité ? Ils sont riches en protéines. « Cela concerne 45 % de nos cultures, mais les débouchés sont fragiles », poursuit Yannick Gambier. L’exploitation de 180 hectares est en cours de conversion à l’agriculture biologique pour un tiers de sa surface.
SAVEURS DE NORMANDIE 100 % VÉGÉTAL
Pour permettre aux agriculteurs de trouver de nouveaux débouchés, la Région a profité de cette visite sur le terrain pour lancer un plan afin de développer les protéines végétales destinées à l’alimentation humaine. « Anticiper c’est notre travail », estime le président de Région Hervé Morin qui souhaite « répondre aux défis de la société » et « repérer les projets et mettre en relation les acteurs travaillant à des objectifs communs qui pourront être aidés financièrement ».La marque « Saveurs de Normandie » pourrait être un appui dans le développementde nouvelles filières de transformation de protéines végétales avec la mention« Saveurs de Normandie 100 % végétal ». Comme l’a rappelé Hervé Morin, « tout le monde est à la recherche d’authenticité. Une partie des consommateurs souhaite des garanties sur son alimentation ». La Haute-Normandie possède déjà deux usines de transformation : Terreos à Lillebonne et Saipol à Grand Couronne. « En Normandie, on est encore très dépendant du soja importé », constate Sébastien Windsor, président de la chambre régionale d’agriculture de Normandie. Les professionnels soulignent l’urgence de passer au stade supérieur, après des années d’expérimentation. Pour la lentille, par exemple, l’objectif désormais est « d’en faire une filière pérenne et pas seulementen test ». Pour y parvenir plus rapidement, la chambre régionale d’agriculture a créé un pôle filières pour accompagner les agriculteurs dans cette voie.