NatUp en assemblée générale : la « der » de Jean-Charles Deschamps.
Après 7 années passées à la tête de la coopérative, Jean-Charles Deschamps a présidé le 9 décembre dernier sa dernière assemblée générale de NatUp. « Je pars serein », a-t-il confié. Les chiffres de l'exercice lui donnent raison. « Notre stratégie est porteuse dans un contexte difficile et elle le prouve aujourd'hui comme dans un climat plus serein ».
Une collecte céréales 2021 en hausse (1,94 Mt contre 1,8 l'année précédente), un EBE (Excédent Brut d'Exploitation) également en hausse à 50,8 Me (vs 38,8 Me), un résultat net consolidé à 20 Me, un CA (Chiffre d'Affaires) pour la coopérative seule de 794 Me, 13 Me d'investissements amont et 14 Me d'investissements aval... Les bons chiffres de NatUp se soldent par une redistribution de 6,53 Me (vs 5,3) proposée aux adhérents. « Les résultats de l'année sont très satisfaisants. Ils reflètent la robustesse de notre modèle construit et équilibré sur plusieurs filières. Nous n'avons pas attendu les crises pour faire des choix audacieux. Notre stratégie est porteuse dans un contexte difficile et elle le prouve aujourd'hui comme dans un climat plus serein », se satisfait Jean-Charles Deschamps, encore président de NatUp jusqu'au 13 décembre. Et Patrick Aps, son directeur, de rebondir : « nous restons malgré tout humbles et vigilants. Dans tous les cas, nous continuons d'avancer et de travailler pour atteindre nos objectifs. #inspire, notre projet d'entreprise présenté l'an dernier, continue d'être notre fil conducteur. Nous gardons le cap malgré les crises et les incertitudes. Il est primordial de continuer à réfléchir sur le long terme et de ne pas uniquement gérer la crise et l'urgence actuelle ». Fin de citation.
MOISSON 2022, L'ANTITHESE 2021
En d'autres termes, une force de résilience indispensable dans un contexte d'incertitudes. Illustration avec une moisson 2022 antithèse de la précédente. « Nous avons vécu une année 2022 marquée par les multiples impacts extérieurs auxquels nous avons dû et su nous adapter. Impact de la crise mondiale marquée par une forte tension sur les marchés des matières premières conduisant notamment dès la fin 2021 à une importante hausse des engrais. Impact du déclenchement du conflit en Ukraine conduisant à une forte volatilité des cours et de la disponibilité sur les marchés céréaliers mondiaux. Impact climatique enfin qui s'est traduit par l'extrême variabilité des saisons entre une moisson 2021 marquée par les fortes pluies sur notre territoire et la moisson 2022 marquée par la sécheresse ». Au bilan, la coopérative revendique en céréales un prix moyen supérieur de 20 e par rapport à l'environnement concurrentiel et, parallèlement, un appro engrais honoré à 110 % des commandes.
FUSION PROCHAINE AVEC BOVI PERCHE
Du côté des productions animales et dans un contexte général de décapitalisation en allaitant et en lait, tant au niveau européen que sur le plan hexagonal, les curseurs vont également rapidement bouger. Le projet de fusion avec Bovi Perche est sur de bons rails. Deux administrateurs de la structure ornaise viendront prochainement intégrer le conseil d'administration de la coopérative.
Parallèlement, la montée en puissance au capital des Eleveurs de la Charentonne se poursuit. « Cela nous permet de disposer d'un outil de transformation et de distribution avec une marque solide au sein du Groupe, une marque qui répond pleinement aux attentes du consommateur », rappelle François Bloc, responsable des productions animales. Une stratégie impactante sur le réseau de distribution. Le groupe s'est enrichi de 2 nouveaux magasins Gamm Vert et 5 nouveaux magasins Eleveurs de la Charentonne (32 au total) dont celui du Neubourg (27) où se côtoient les deux marques, « modèle appelé à se développer à l'avenir », et celui du Havre (76), un nouveau concept centre ville.
L'objectif de valoriser 50 % des productions animales via des contrats de filières (inscrit dans #inspire 7 engagements pour 2025) n'est pas encore atteint mais il se rapproche : 40 % en 2021, 46,6 % en 2022).