Ouvrir davantage les portes au public.
L’opération « viens voir ma ferme » entrait dans le cadre de la fête des moissons et des récoltes. Elle a été inaugurée vendredi dans l’Eure.
la première fête des moissons et des récoltes s’est bien entendu terminée par une visite des installations.
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PRESSE#30
La fête des moissons et des récoltes célèbre le remplissage des greniers, mais aussi le travail des hommes qui ont su dompter la nature et façonner les paysages. Bien entendu, l’industrialisation et l’urbanisation sont passées par là. Même avec tous des racines paysannes, beaucoup ont perdu un lien avec la terre voire une défiance vis-à-vis de ces professionnels profondément ancré dans leur terroir dont la majorité se donne corps et âme pour sortir des produits de qualité à destination des consommateurs, luttant aussi contre les éléments. Depuis quatre ans, Agri Demain, le premier mouvement rassemblant les principales organisations professionnelles du secteur agricole, présidé par Guillaume Lefort, lui-même exploitant en Essonne (91) organise la fête des moissons et des récoltes. « C’est pour expliquer et communiquer nos métiers à travers quatre axes que sont le développement durable, l’innovation, l’emploi et les productions. Cela grâce à nos 350 ambassadeurs. Une centaine d’exploitations en France vont s’ouvrir jusqu’en septembre » a expliqué Gilles Maréchal le directeur lors du lancement national, vendredi en partenariat avec la première opération régionale de la FRSEA Normandie « Viens voir ma ferme » qui le temps d’un week-end a invité une trentaine de professionnels de Normandie à partager et faire connaitre leurs métiers sans protocole.
LA PREUVE PAR L’EXEMPLE
Pour inaugurer cette manifestation nationale, l’exploitation des familles Delamare- Romain-Vastel, la ferme du Moulin à Bourneville-Sainte-Croix a été choisie. Modèle des engagements d’ambassadeur du mouvement, en plus des panneaux photovoltaïques installés sur les bâtiments et du projet d’une unité de méthanisation « 100 % végétal pour alimenter 550 foyers afin de valoriser nos fumiers, lisiers et le menue paille ce qui permet de réduire la fréquence des traitements. En 10 ans, nous avons réussi à baisser de 50 % l’utilisation des intrants et avons fait une économie de 160 tonnes de CO2. C’est notre engagement environnemental » comme le détaille Nicolas Romain, sur les 480 hectares dont 180 d’herbage, trois générations « dans une histoire d’hommes et d’amitié » cultivent du lin, du blé, de l’orge, du colza, du maïs et de la luzerne. Ils élèvent aussi 80 boeufs et produisent 1,8 million de litres de lait par an qui ont permis en 2017 « d’envisager de nouveaux débouchés avec la fromagerie grâce à la vente directe où nous proposons de la crème, du beurre, des yaourts, des crèmes desserts et des fromages ». Pour les associés, c’est aussila possibilité « d’aller vers les gens pourmontrer comment nous travaillons et prenonssoin de nos animaux. C’est l’essencede notre avenir. D’être aussi des acteurs denos villages et reprendre la parole que nousavons perdue auprès de nos concitoyens »,a complété Nicolas Romain.
OPÉRATION DE SÉDUCTION AVANT TOUT
Cette dernière remarque fut la base des interventions des porte-paroles et autorités présentes. Tout d’abord, Guillaume Lefort avec un pamphlet contre l’agribashing « qui empoisonne notre communauté. Suite à une émission de Cash Investigation sur les pesticides que les réseaux sociaux amplifient à tel point que des agriculteurs sont victimes d’agressions verbales lors d’épandages. Nous ne devons pas nous justifier comme si nous étions coupables. Montrons une agriculture réelle plus complexe et plus technique qu’il n’y paraît. Soyons fiers de tout ce qu’elle apporte ». Des avis repris par Anne-Marie Denis de la FRSEA Normandie et du maire Gwendoline Presles pour qui « les agriculteurs ne sont pas desir responsables ». Le président de la Région Hervé Morin a lui demandé « de penser à la destination finale des produits, c’est-à dire les consommateurs. L’agriculture est un enjeu majeur pour la Normandie et nous avons une carte à jouer pour cette filière qui est le premier employeur grâce à ses 32 000 exploitations ainsi que celles de l’environnement et encore plus de l’économie. Pour cela, elle est soutenue à hauteur de 270 millions d’euros en partie par des fonds européens ». Avant les visites de l’exploitation, Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, a donc appelé au soutien de tous, « car le meilleur carburant est la reconnaissance ».