Période faste pour la pomme de terre d'industrie.
C'est dans un contexte économique très porteur que la filière pommes de terre destinées à l'industrie (réunis au sein de l'interprofession GIPT) a récemment tenu son Assemblée générale à Paris.
Président du GIPT (avant de céder sa place après cette AG : cf. encadré), Arnaud Delacour s'est félicité de cette " dynamique vers le succès ". " Avec du bon sens, une vision commune et le souci permanent de l'efficacité, nous saurons relever le défi de l'expansion de la demande mondiale de pommes de terre transformées ". Car la demande est là comme l'a démontré la prospective " Pommes de terre dans le monde en 2030 et développement des marchés industriels : quelles opportunités pour la France ? " réalisée par le cabinet Ceresco pour les interprofessions CNIPT, GIPT et FranceAgriMer. Selon cette étude, la consommation mondiale de pommes de terre devrait croître de + 6 à + 17 % d'ici 2030, soit une hausse de 15 à 45 millions de tonnes. Et l'essentiel de cette augmentation se fera avec de la pomme de terre transformée. Les industriels ont anticipé cette évolution et les projets de nouvelles usines, ou d'extensions d'usines existantes, en cours ou à venir, son nombreux, en France comme en Europe. D'où une explosion de la demande de pommes de terre destinées à l'industrie. Si l'on met de côté les deux campagnes Covid (2019-2020 et 2020-2021), la production nationale de pommes de terre transformées (frites, chips, purées...) est en augmentation constante : plus de 100 000 tonnes supplémentaires de produits finis entre 2016-2017 et 2022-2023. Au cours de la dernière campagne, plus de 1,6 million de tonnes ont été livrées aux différentes usines pour une production de 691 184 tonnes de produits finis.
Demande de fécule en hausse
La situation est moins favorable pour le secteur de la fécule. La dernière campagne a été marquée par la fermeture de l'usine de Haussimont. Il ne reste plus qu'une usine de fécule en France, celle de Vecquemont (Somme) du groupe Roquette. Résultat, les surfaces destinées à la fécule ont été divisées par deux en trois campagnes et sont passées de 20 221 ha en 2020-2021 à 10 100 ha pour 2024-2025. Mais, là aussi, l'horizon semble s'éclaircir. La demande de fécule de pommes de terre se développe. Et la filière a obtenu une importante revalorisation de l'aide couplée à l'hectare. Cette aide va passer de 83,67 €/ha en 2023 à 172,80 €/ha en 2025. De quoi encourager les producteurs à maintenir ce secteur, stratégique, de la fécule.