Plan de relance : 6 M€ pour 200 exploitations.
Le plan France Relance porté sur les fonts baptismaux par le Premier ministre en septembre 2020, c’est 1,2 Mrd€ injectés dans l’économie départementale dont 6 Me pour l’agriculture. Jeudi dernier, Jérôme Filippini (préfet de l’Eure) s’est rendu à la SCEA Bernard à Les-Thilliers-en-Vexin pour visiter un outil de triage de céréales ayant bénéficié de ce dispositif encore opérationnel.
A Les-Thilliers-en-Vexin, un nouvel outil de séchage, triage et stockage de céréales (en pur ou en mélange, conventionnel ou bio) est désormais à la disposition de la ferme Euroise. Avec une capacité de 1 000 t/an, il a bénéficié du soutien financier du plan France Relance. Un plan qui s’articule autour de 3 priorités : la transition écologique, le renforcement de la compétitivité et la cohésion sociale et territoriale. « Il se décline en de nombreux appels à projets et à manifestation d’intérêt à destination des entreprises dans les territoires, des collectivités publiques ainsi que des associations », avait insisté à son lancement Jérôme Filippini. Parmi ces entreprises, les exploitations agricoles. A date, elles sont 200 à s’être partagé une enveloppe de 6 M€ sur un global de 1,2 Mrde au niveau départemental.
De la graine au consommateur
Un sérieux coup de pouce qui a permis à la SCEA Bernard de changer de cap et de braquet. Pour Virginie et ses fils, Eliot et Marius, 2021 est l’an I du bio officiel et la continuité d’une réflexion entamée en 2017. « C’était jouable après 2 années de conversion parce que les terres étaient propres », assure Virginie Bernard.
La ferme s’étend sur 168 ha : 30 ha à 40 ha de luzerne, 60 ha de blé (50 qtx de rendement en bio) et une trentaine d’hectares de cultures un peu plus atypiques comme le pois chiche, la lentille, le chia, le quinoa (...) au côté du lin et de la moutarde. A Les-Thilliers-en-Vexin, on ne se refuse quasiment rien, quitte à essuyer les plâtres, voire faire marche arrière l’année suivante. « On privilégie les cultures qui marchent bien en année sèche et on sème selon un écartement à 13 cm pour biner avec la herse étrille ». La botte secrète agronomique en quelque sorte.
L’essentiel de ces cultures est transformé et conditionné sur place. La commercialisation privilégie le circuit court avec notamment un distributeur automatique à la ferme. L’occasion pour Jérôme Filippini de faire chauffer la CB.
La SCEA Bernard, c’est aussi un atelier de 40 000 poules pondeuses dont les fientes viennent fertiliser les sols et bientôt des pâtes alimentaires grâce à une récolte 2021 en blé meunier moins pénalisée que dans d’autres secteurs. Une ferme atypique qui a suscité l’intérêt d’Alexandre Rassaert (président de la communauté de communes du Vexin Normand) et de Gilles Lievens présents à cette visite préfectorale. Le président de la Chambre d’agriculture appelle d’ailleurs les candidats au plan de relance à se manifester auprès des services consulaires compétents pour une aide à l’instruction des dossiers