Plan de soutien à l'agriculture biologique : un bon début pour retrouver la ligne de flottaison.
Le ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire a mis en place un plan de soutien à l'agriculture biologique.
« Un bon début », souligne Alexis Legris, président de la commission AB de la FNSEA 27.
Suite à la crise actuelle de consommation de produits biologiques, de nombreuses exploitations conduites en agriculture biologique ont subi des pertes économiques importantes. Au regard de cette situation, le ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire a mis en place un plan de soutien. Il se traduit par la mise en place d'une aide qui compensera jusqu'à 50 % des pertes d'EBE (Excédent Brut d'Exploitation). « Un mode de calcul intelligent car l'EBE constitue le critère le plus visuel de l'état de santé d'une entreprise », se félicite Alexis Legris, président de la commission AB de la FNSEA 27 et producteur d'oeufs à Mousseaux-Neuville.
CONDITIONS D'ELIGIBILITE
Les conditions d'éligibilité à cette aide sont les suivantes :
- toutes les productions et surfaces de l'exploitation doivent être certifiées en agriculture biologique ou en conversion ;
- l'exploitation devra justifier d'une perte d'EBE d'au moins 20 % durant l'exercice 2022/2023 ;
- l'exploitation devra justifier d'une dégradation d'au moins 20 % de la trésorerie en 2022/2023.
Une rustine sur une jambe de bois ? « Pas du tout, estime Alexis Legris, ça peut permettre à certains de sortir la tête de l'eau et retrouver une ligne de flottaison pour repartir ».
Le guichet de demande est ouvert depuis le 16 août sur le site de FranceAgrimer. La date limite de dépôt du dossier est le mercredi 20 septembre 2023 à 14 h. Néanmoins, le responsable syndical en attend plus. « Que l'Etat honore ses engagements dans le cadre de la loi EGAlim : construction du prix en marche avant avec la signature de contrats contenant des indicateurs de coût de production à l'amont, respect de la non-négociabilité de la matière première agricole jusqu'au distributeur (il doit en être en bio comme dans les autres filières), des moyens supplémentaires pour atteindre l'objectif de 20 % d'alimentation bio dans la restauration collective, contre 4% actuellement. Enfin, la responsabilité doit aussi être synonyme de progrès sur l'origine des produits bruts et transformés vendus en GMS comme en distribution spécialisée. Nous demandons un étiquetage et une traçabilité accrue des produits biologiques et surtout un effort des acteurs pour favoriser l'origine France. Consommer bio n'exonère pas de consommer local, il est grand temps d'en prendre conscience », rappelait-il dans nos colonnes en octobre dernier. En attendant, pour toute demande d'informations complémentaire, il convient de contacter les services de FranceAgrimer ou de la DDTM.