Plan d’investissement : 2,8 milliards pour l’agriculture.
Le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé le 12 octobre que, sur les 30 milliards d’euros (Md€) du plan d’investissement « France 2030 », 2 Md€ seraient fléchés vers des innovations de rupture dans l’agriculture. Une enveloppe qui sera complétée par 800 millions d’euros (M€) provenant du 4e plan d’investissement d’avenir (PIA 4.)
« Notre pays doit s’engager dans une nouvelle révolution de l’alimentation saine, durable et traçable » à l’horizon 2030, a déclaré Emmanuel Macron, le 12 octobre au Palais de l’Élysée, devant un parterre de 200 personnes du monde de l’entreprise et de la société civile parmi lesquelles la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert. Pour atteindre cet objectif, il entend investir dans l’innovation agricole, particulièrement dans les trois domaines que sont « le numérique, la robotique et la génétique ».
NBT
« Nous sommes à l’aube d’une troisième révolution agricole », a complété peu après le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, dans un point presse. La première avait eu lieu au sortir de la Seconde Guerre mondiale avec l’essor de la mécanisation. La deuxième avait pris forme aux confins des années 70 avec le bond de l’agrochimie. Cette troisième révolution qui s’annonce est placée dans le cadre d’une France « conquérante » et dans celui d’une agriculture qui viendra « réduire les impacts de la deuxième révolution », a poursuivi Julien Denormandie. Comme le chef de l’État l’a souligné, l’agriculture de demain devra « continuer à produire pour nous nourrir », en améliorant la « qualité de l’alimentation » et la compétitivité tout « en baissant les émissions de carbone », a-t-il soutenu.
Détaillant les grandes masses financières de « ces nouveaux crédits » qui viennent s’ajouter au 1,2 Md€ du plan de relance, le ministre de l’Agriculture a expliqué que ces fonds serviraient, notamment, à soutenir la recherche et l’innovation dans les capteurs de champs, l’agrorobotique (comme les robots désherbeurs), dans les solutions de biocontrôle et les sélections variétales, grâce aux New Breeding Technologies (NBT). Le ministre a indiqué qu’il souhaitait aller vite et que, quelle que soit l’issue des prochaines échéances électorales, la continuité de l’État ne remettrait pas en cause ce plan.
Apport du numérique
Par l’intermédiaire de sa présidente, Christiane Lambert, la FNSEA a salué l’initiative présidentielle qui place l’agriculture comme « une des solutions concrètes » pour exaucer les attentes des citoyens sur les « mobilités vertes, la décarbonation et la reconquête de la biodiversité », nous a-t-elle déclaré. Elle a souligné combien la robotique pouvait alléger la pénibilité du travail des agriculteurs(trices) et que ces techniques pouvaient aussi compenser le manque de main-d’œuvre que certains secteurs agricoles subissent régulièrement. De même, estime-t-elle « utile l’apport du numérique » qui permettra d’accélérer les innovations, « de sécuriser les informations livrées au consommateur, notamment à travers les blockchains ». « Le numérique permettra d’accompagner les agriculteurs dans la gestion de leur exploitation, à travers les outils d’aide à la décision », a-t-elle complété. Pour la présidente de la FNSEA, ce plan d’investissement doit non seulement concrétiser la transition des exploitations, en soutenant le renouvellement des générations, mais aussi permettre de produire plus de richesses et d’en redistribuer plus et ainsi préserver notre modèle social.