Plus de gouvernement, plus de contrôle.
En réaction à la censure et à la démission du gouvernement Barnier, la FNSEA a lancé un appel à l'Etat. Puisque le gouvernement et la représentation nationale privent le monde agricole des mesures dont il a tant besoin, ce dernier refusera que ce même état vienne contrôler les exploitations.
Alors que plusieurs textes contenant d'importantes mesures pour le monde agricole devaient être examinés par les députés avant la fin de l'année, la censure du gouvernement et la démission qui s'en est suivie, ont une nouvelle fois suspendue toutes les promesses arrachées par la FNSEA et JA à la suite des mobilisations. En réaction, et puisque personne n'est aujourd'hui en capacité d'honorer les engagements pris, le monde agricole refusera que l'Etat, au travers de ces corps de contrôle, ne rentre dans les exploitations. Rapidement, et ce fut le cas en Normandie, des rendez-vous ont été pris avec les préfets de région et de département pour échanger sur ce mot d'ordre et plus globalement, pour faire remonter la colère qui anime aujourd'hui le monde agricole. Vendredi 6 décembre, une délégation de la FRSEA et de JA Normandie, composée de Anne-Marie Denis, présidente de la FRSEA et de Bruno Ledru, vice-président de la FRSEA et d'Emmanuel Roch, président de JA Normandie était reçue par le préfet de région et de la Seine-Maritime accompagné de ses services et de Jean Kugler, directeur de la DDTM 76. Une fois l'exaspération exprimée, les débats se sont vite concentrés sur le mot d'ordre et sur le refus de tout contrôle dans les exploitations tant que les promesses ne seraient pas honorées. Concrètement, si le préfet a bien entendu les revendications, il a aussi vite rappelé le cadre européen qui borde ces contrôles. Tous ceux qui concernent la PAC, et notamment les contrôles liés aux MAEC ou à la conditionnalité, sont nécessaires pour mettre en paiement les exploitations contrôlées. S'ils ne sont pas réalisés, et si aucun rapport n'est transmis à la commission européenne, alors les paiements ne pourront avoir lieu (il en reste une vingtaine en Seine-Maritime et 200 à l'échelle de la région), explique ainsi le préfet. Une manière (habile) de rappeler la profession à ses responsabilités. Pour les autres, hors judiciaires, " on fera passer les consignes " affirme le représentant de l'Etat, qui en profite pour annoncer que le contrôle unique sera mis en place rapidement.
Pour les responsables syndicaux " l'essentiel était de faire remonter à quel point nous sommes las et fatigués de ces retards incessants dans les réponses apportées aux agriculteurs " rappellent en cœur les membres de la délégation. Pour ce qui est des contrôles, ils ont rappelé que tout excès de zèle de la part des contrôleurs, en cette période compliquée, " serait très mal venu ".
Les représentants de la FRSEA et des JA Normandie appellent les exploitants concernés par des contrôles, " à prévenir leurs syndicats, notamment s'ils considèrent que le contrôleur, que l'Etat, en fait trop ".