Premier bilan positif pour Natup
La coopérative née il y a un an de la fusion entre Cap Seine et Interface Céréales, a tenu mardi 3 décembre son assemblée générale au Cadran d'Evreux. A l'ordre du jour : le bilan positif et prometteur mais également la diversification, dont fait partie les Fermes d'Ici dans les Gamm vert
lors de l’assemblée générale le 3 décembre à Evreux
L'un des objectifs de la fusion était d'offrir un panel de diversification aux adhérents et « de s'en donner les moyens ». Le chiffre d'affaires de Natup s'établit à 1 278 millions d'euros au 30 juin 2019. L'excédent brut d'exploitation (EBE) progresse pour atteindre 35,3 millions d'euros. La diversification contribue à 40 % de l'EBE. « Nous comptons 13 structures en diversification.
Une véritable montée en puissance », explique Patrick Aps, directeur général. « En 2012/2013, nous avons infléchi notre modèle mono-filière pour le transformer en modèle plus horizontal. En 2013, nous avions fusionné avec Lunor. Nous sommes, aujourd'hui, leader dans la 1ère gamme de pommes de terre (fraîches) mais également dans la 5ème gamme (cuites sous-vapeur) ».
De nouveaux investissements dans des outils de production ont été récemment engagés. Pour poursuivre son évolution, la coopérative a signé, il y a deux ans, un accord avec une famille belge pour asseoir son leadership dans la pomme de terre 1ère gamme.
UN OUTIL DE PRODUCTION POUR LE LIN EN POLOGNE
Fin 2015, la coopérative est entrée dans la filière de la fibre et du lin. « Nous avons eu l'opportunité de racheter Eco-Technilin pour la transformation des fibres courtes de lin dont les débauchés sont dans le secteur automobile. Nous avons d'ailleurs cloné en Pologne l'outil de production de Valliquerville à l'automne 2018 ». Natup travaille, également, à l'export grâce à ses bureaux sur d'autres continents. « Nous avons ouvert, il y a trois ans, un bureau à Dubaï car nous avions des difficultés à écouler la production suite à l'embargo russe. Fort de ce succès au Moyen-Orient, nous avons ouvert un bureau à Singapour début 2018 ».
Il y a encore trois ans, les lentilles étaient importées à 100 % du Canada et de Chine. « Nous avons fait le pari de relocaliser la production. Nous avons travaillé sur des territoires peu diversifiés. Au départ, nous avions 50 hectares. Aujourd'hui, nous en comptons 500, essentiellement dans le sud de l'Eure. 100 % de notre production est désormais d'origine française et plus de la moitié vient des adhérents Natup », détaille Patrick Aps. D'autres pistes de diversification sont à l'étude... « Notre diversification en blé dur est une conséquence positive de la fusion avec Interface Céréales. Nous avons, ainsi, un potentiel de production plus important qui reste encore à développer ». Natup a, par ailleurs, eu, cette année, l'opportunité de s'adosser à Boortmalt, leader dans l'orge de brasserie, filiale détenue par la coopérative agricole Axereal. « Ce partenariat permettra de donner un accès privilégié à nos adhérents ».
LE PÔLE DISTRIBUTION SE DÉVELOPPE ET SE MODERNISE
« Notre pôle distribution compte plusieurs structures. Nous possédons, par exemple, 26 magasins Gamm Vert que nous remettons au goût du jour. Nous avons enclenché un programme de rénovation et de construction de nouveaux modules. C'est un mouvement permanent ». Il y a trois ans, la coopérative a racheté une structure qui permet aux producteurs transformateurs de vendre leurs produits via Fermes d'ici. « Le système a été, depuis, déployé dans l'Eure et dans le Calvados. Nous comptons 150 producteurs dont une soixantaine dans l'Eure ». Napup a créé, en 2019, un pôle Innovation et Développement, à vocation transversale pour accompagner toutes les filières et organisations. De nombreux projets liés à l'agriculture de précision sont à l'étude. Des groupes d'agriculteurs vont pouvoir tester des idées. Le premier projet tournera autour du travail du sol.
Autre nouveauté, Natup s'est associée à Groupama et Bioline by Invivo pour offrir aux exploitants une solution unique pour sécuriser leur revenu en créant Protélis. « Les agriculteurs ont, ainsi, la possibilité d'épargner sans pression fiscale et sociale », conclut Patrick Aps.