Prévention incendie : des binômes entre forces du feu et agriculteurs
« On disposera des moyens des agriculteurs », s’est félicité le préfet Babre à l’issue de la signature d’une convention liant le SDIS au monde agricole. Le 8 juin dernier, en forêt d’Ecaquelon où 45 ha ont brûlé l’an dernier, Amaury Levesque (FNSEA 27), Victor Delavoipiere (JA) et Gilles Lievens (Chambre d’agriculture) ont dit « oui » à une nouvelle mission de service public et d’intérêt général.
Et si l’agriculture devenait le couteau Suisse de demain ? Elle nourrit en quantité et en qualité presque toute la planète et devra faire encore plus très vite. Elle fournit crescendo de l’énergie verte. Elle emprisonne le carbone. Elle retraite les boues de stations d’épuration. Elle entretient le paysage au profit des urbains et néoruraux... Elle ajoute désormais une corde à son arc : une part active dans la prévention et la lutte contre les feux de forêt.
Déchaumeur et tonne à eau
« On lance la saison des incendies. Le feu de forêt constitue désormais un risque que nous devons prendre en compte. Il n’y en avait pas eu dans l’Eure depuis 1976 ». Pour le président du SDIS et Simon Babre (préfet), la prévention des incendies de forêt passe aujourd’hui par une politique globale avec notamment davantage de moyens matériels et humains. Outre le renfort de ses effectifs, le SDIS peut en cet été 2023 compter sur un réseau d’agriculteurs sentinelles FNSEA /JA en proximité.
L’été dernier, lors de l’incendie d’Ecaquelon, les agriculteurs jeunes et aînés s’étaient déjà mobilisés en mettant à disposition des sapeurs-pompiers déchaumeurs et tonnes à eau comme dans beaucoup d’autres régions en France. Le premier permet de réaliser des coupe-feu, le second représente un gain de temps énorme dans la réalimentation des citernes. Cette bonne volonté a permis d’éviter le pire et les enseignements 2022 ont servi de base à une nouvelle convention bipartie qui repose sur 4 points. « 1 : la préparation des opérations de la saison avec la mise en place d’un réseau de référents agricoles chargés d’assurer l’interface entre les agriculteurs et le SDIS, l’organisation de séances de prévention à destination des agriculteurs, et la diffusion de guides de bonnes pratiques.
2 : l’analyse collaborative des risques tout au long de la saison.
3 : la mobilisation des agriculteurs lors de la réponse opérationnelle en appui du SDIS (porteurs d’eau, déchaumeurs…) et reconnaissance de leur qualité de collaborateurs occasionnels du service public lorsqu’ils s’engagent explicitement sous les ordres du COS. Cette action passe aussi par une nouvelle couverture assurantielle des agriculteurs par le SDIS en cas de blessure, à condition de se signaler auprès du COS.
4 : la mise en place de retours d’expérience pour entreprendre des actions correctives ». Une convention inédite et innovante se sont félicités ses acteurs.