Questions à Clotilde Eudier, agricultrice et vice-présidente de la Région Normandie, en charge de l’agriculture. Contrat de transition en Normandie : « oser prendre les devants »
Clotilde Eudier, 3e vice-présidente de la Région Normandie, a répondu aux interrogations sur la mise en place de la Maec forfaitaire « transition des pratiques » et explique pourquoi les agriculteurs devraient s’en saisir.
Clotilde Eudier, 3e vice-présidente de la Région Normandie, a répondu aux interrogations sur la mise en place de la Maec forfaitaire « transitiondes pratiques » et explique pourquoi les agriculteurs devraient s’en saisir.
La Région a lancé une Maec forfaitaire « transitiondes pratiques ». À ce titre, pourquoi avoir mis l’accent sur la réduction des IFT ?
Parce qu’il faut qu’on arrive à réduire nos IFT et ce, avantque le réglementaire ne nous contraigne. Alors autant anticiper ! Peut-être que si nous avions effectué ce travail en amont sur les néonicotinoïdes, nous ne serions pas entrain de boire le bouillon.
Et l’autonomie protéique ?
L’autonomie protéique, c’est quelque chose que l’on porte depuis des années au sein de la Région Normandie.
Diminuer la dépendance aux importations alimentaires et animales va de pair avec notre grand programme sur les légumineuses et la réintroduction de lentilles, de soja et de protéines végétales sur nos exploitations. […] C’est important de mener des essais et des recherches variétales pour nous adapter face au changement climatique.
Peut-être que la lentille ou le soja auront de l’avenir demain en Normandie.
Mais aussi sur le carbone ?
De la même manière qu’il faut réduire les IFT, il faut baisser les émissions de gaz à effet de serre. […] Entant qu’élue locale, j’ai été contactée par des faiseurs de réseaux de chaleur qui sont très intéressés par la plantation de haies. C’est ce que je dis aux EPCI : vous arriverez à faire replanter des haies aux agriculteurs si vous arrivez à leur vendre le modèle économique.
Pourquoi ne pas avoir choisi delancer une mesure surfacique ?
On a voulu raisonner en termes d’exploitation et non de surface parce qu’il existe déjà bon nombre d’aides dans ce sens. Mais surtout, c’est un changement que l’on souhaite vraiment au sein de l’exploitation. Instaurer une transformation sur seulement 50 ha, plutôt que sur l’ensemble de la ferme, ça n’a pas de sens. Il faut que ce soit un projet sur le long terme !
Le contrat est sur cinq ans. C’est une durée idéale selon vous ?
Ça permet de laisser le temps à l’agriculteur de pouvoir changer ses pratiques, de voir comment ça évolue. Il y aura peut-être un peu de pertes [du nombre d’agriculteurs engagés, NDLR] en cours de route, parce que certains vont se rendre compte qu’ils ne peuvent pas atteindre leurs objectifs.