Rassemblons-nous!
L’agriculture française a toujours fait la fierté de la France et des Français. De tout temps, les agriculteurs ont évolué pour offrir une alimentation saine, de grande qualité et de plus en plus diversifiée tant à leurs concitoyens qu’aux populations du monde entier.
Pierre-Yves Lenormand et Fabrice Moulard.
©
DRR
Ils n’ont jamais rechigné à remettre en cause leurs habitudes pour s’adapter non seulement aux contraintes climatiques et pédologiques mais aussi aux évolutions de réglementation en tout genre qui sont venues les frapper régulièrement. Les agriculteurs ont déjà beaucoup accepté car ils avaient le sentiment d’être considérés à hauteur de leur engagement, dépassant souvent le simple accomplissement d’un métier. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas ; l’agribashing qui se développe ces dernières années, des réglementations qui s’additionnent et parfois se contredisent, le sentiment de servir de monnaie d’échanges pour favoriser d’autres secteurs de l’économie à travers des accords internationaux de libre échange bafouant notre agriculture… Les raisons de mécontentement et d’inquiétude pour l’avenir ne manquent pas. Face à nous, un Etat qui n’honore pas sa parole et ses engagements ; un Etat qui ne montre pas de vision ni d’ambition pour son agriculture, qui écoute trop certains lobbys idéalistes et pas assez la science ni le bon sens paysan. Il n’est pas possible de laisser chaque ministère prendre des décisions impactant notre métier sans une analyse globale des contraintes des territoires et des entreprises agricoles. Une réglementation supplémentaire a forcément un impact sur la production. Il faut tenir compte de la réalité économique de nos exploitations et lutter contre toutes les mesures qui viendront dégrader leur compétitivité sans une juste compensation. Les agriculteurs français répondent présent pour la montée en gamme qui leur est demandée mais cela ne peut se faire sans le revenu correspondant ! Cela ne peut se faire si nos frontières sont ouvertes aux quatre vents (Ceta, Mercosur…) en laissant entrer des produits qui ne sont pas comparables aux nôtres tant d’un point vue sanitaire que des conditions de production économiques et sociales. Il ne faut pas se voiler la face : les distorsions de concurrence vont grandissantes dans une économie qui se mondialise si l’on retire les dernières protections commerciales en place. Si l’agriculture est un secteur stratégique comme se plait à le répéter le président Macron, alors que les actes soient en adéquation ! On ne peut voter des lois dans la foulée des états généraux de l’alimentation et fouler au pied leur contenu par l’adoption du Ceta par exemple ou l’imposition de zones de non traitement par décret alors que des chartes de bon fonctionnement devaient être négociées localement dans chaque département. Faisons entendre notre voix, les raisons ne manquent pas. Pour défendre notre revenu et sauvegarder l’avenir de notre métier, les agriculteurs du département sont invités à se mobiliser massivement le jeudi 06 Novembre à Evreux. Cette mobilisation doit être la plus forte qu’ait connue notre territoire depuis des années alors que nous sommes sévèrement mis en danger. Nous comptons sur vous.