Sevépi en assemblée générale : s’adapter à la hausse des coûts
S’adapter à la hausse des coûts pour apporter une juste rémunération des productions aux adhérents, tel est le credo de Sevépi qui a tenu, le 13 décembre dernier, son assemblée générale. Au menu également, « le monde d’avant, le monde d’après » avec au fourneau Arthur Portier (Agritel). Une intervention qui a suscité l’espoir.
« Les récoltes d’été furent compliquées et, même si les poids spécifiques étaient faibles, le reste était bon. Un gros travail a été réalisé dans les silos pour améliorer la qualité des lots de grains et limiter ainsi les pénalités. Les récoltes d’automne ont été un casse-tête tant du point de vue logistique que de séchage mais les investissements passés et le savoir-faire de nos collaborateurs ont permis de relever ce défi et même de faire de la prestation pour nos confrères aussi bien en conventionnel qu’en bio. Cela montre l’intérêt d’avoir des outils de proximité adaptés et entretenus ». A l’occasion de l’assemblée générale de Sevépi, son président, Jérôme Charpentier est revenu sur la moisson 2021 aux antipodes du cru 2022, versus météo. « La qualité de la récolte 2022 répond globalement aux attentes des clients. Seul bémol : le taux de protéines de blé en dessous des normes contractuelles. Pour les blés meuniers, la coopérative a obtenu sur certains cahiers des charges une souplesse allant jusqu’à 10,5 % de protéines moyennant des raréfactions ». In fine, « l’exercice 2021-2022 a été marqué par une inflation inédite : envolée des prix des céréales, hausse des énergies (pétrole, gaz, électricité) et flambée des prix d’engrais. Cela a engendré des pertes de repères et des inquiétudes de l’ensemble de nos parties prenantes. En effet, adhérents, clients, fournisseurs et collaborateurs sont tous impactés. La coopérative a su s’adapter tout d’abord en poursuivant la valorisation des productions des adhérents en filière malgré les bas PS en blé et malgré le contexte géopolitique, a insisté Aurélien Caurier (directeur de Sevépi. Les filières mettent des années à se construire, elles étaient là hier, elles seront là demain. Nous devons les accompagner et capter une valeur ajoutée pour nos adhérents ».
MAINTENIR LE CAP
Dans sa conclusion, Jérôme Charpentier a invité chacun à relever les défis à venir : « préparer l’avenir en maintenant le cap décidé par le conseil d’administration ». Ce cap, c’est notamment quitter les centres-villes et agrandir les sites actuels comme celui de Bréval (78) avec une capacité de stockage de 5 390 t en bio et 20 190 t en conventionnel. « Ce nouveau silo optimise les capacités de stockage du grand bassin parisien et de la Normandie ». Mais si la coopérative affiche ses ambitions, elle fait parallèlement tout autant preuve de prudence comme sur le projet de malterie bio à Bréval, un outil inexistant en Île-de-France. « Il faut 30 % de subvention pour réussir ». Comme l’a rappelé Arthur Portier « il ne faut pas trop céder à l’euphorie des cours des matières premières agricoles. Les guerres finissent toujours et les capacités de production repartent avec parfois des stocks conséquents ».