Un "non au Mercosur" unanime lors de la dernière séance.
"Un arrêt immédiat des négociations avec le Mercosur" ont motionné à l'unanimité les élus de la Chambre d'agriculture lors de la dernière session de la mandature en cours qui s'est tenue le 15 novembre dernier. L'État n'en veut pas non plus a abondé son représentant. Mais "l'Europe passoire" n'a pas dit son dernier mot.
"La Chambre d'agriculture de l'Eure demande un arrêté immédiat des négociations avec le Mercosur tant que ces conditions ne seront pas remplies. Elle appelle les institutions européennes à apprécier le niveau d'exigence des standards de production européens et à protéger les agriculteurs français et européens des effets potentiellement destructeurs de cet accord". C'est à l'unanimité que les élus de la Chambre d'agriculture, pour leur dernière session de la mandature en cours, ont adopté cette motion. Ces conditions, ce sont notamment la garantie de la souveraineté alimentaire et la sécurité des consommateurs, l'efficacité des clauses de sauvegarde, la mise en place de clauses miroirs strictes, l'unité de l'accord et son processus de ratification et le fonds d'indemnisation. Une prise de position qui fait écho à la mobilisation syndicale démarrée ce dimanche. "Pourquoi importer l'agriculture que l'on nous n'autorise pas à produire ?", dénonce Gilles Lievens (président de la CA 27) considérant ce projet comme "un marqueur fort du décalage entre l'agriculture et les institutions européennes".
Dans l'attente de la prise de fonction du nouveau préfet de l'Eure qui a eu lieu ce lundi et qui a rencontré, hier sur le terrain, la profession agricole, Alaric Malvès a tenté de rassurer son auditoire rappelant au passage que Michel Barnier (Premier ministre) refusait le Mercosur en l'état. Le secrétaire général de la préfecture a aussi insisté sur la "patte Babre" (ancien préfet de l'Eure) à Matignon faisant allusion aux dernières prérogatives en termes de contrôle. "On était précurseur de tout cela. On a un temps d'avance". Gilles Lievens a pondéré le propos. "Il y a encore du travail de pédagogie à faire en matière de contrôles. La pression est toujours très forte." Et de prendre en exemple le glyphosate autorisé avec du sans labour. "Après un mois de pluie, on a été obligé de labourer, c'est un cas de force majeure. Nous avons besoin d'être rassurés sur ce sujet". Une réassurance que la profession pourra peut-être trouver lors d'une réunion "contrôle" qui se tiendra le 26 novembre prochain au lycée agricole de Chambray (inscription obligatoire).
Au chapitre des bonnes nouvelles, c'est la politique du Département qu'il convient de mettre en avant. L'approvisionnement des cantines scolaires a été revu et ça donne la patate. En 2025, toutes les pommes de terre servies devraient être 100 % euroise. "Un pas assez fort", convient Gilles Lievens. Autre dossier sur la table, une réflexion poussée sur un RSA agricole dans un contexte d'augmentation du nombre de dossiers suivi par REAGIR. Et Gilles Lancelin, double casquette AS 27 et Crédit Agricole vissée sur la tête, de confirmer : "ce que l'on n'avait pas encore vu, ce sont des liquidations judiciaires".