Une charte de bon voisinage signée le 5 mars
Un premier pas pour réconcilier tous les acteurs du monde
rural a été franchi. Il sera bientôt complété par un travail sur
une « charte riverain ».
chambre du 5 mars.
Pour faciliter les relations du monde agricole avec les autres habitants du milieu rural, la chambre d'agriculture de l'Eure a initié en 2019 une concertation avec différentes organisations et associations locales. Le projet a abouti à l'issue de la session de la chambre du 5 mars par la signature d'une charte de bon voisinage. Les partenaires qui ont signé le document sont, outre la chambre d'agriculture, le Conseil départemental de l'Eure, l'Union des maires et des élus de l'Eure, l'association des maires ruraux de l'Eure, le centre régional de la propriété forestière de Normandie et les forestiers privés de l'Eure.
Cette charte n'est pas une « charte riverain » au sens du décret paru fin décembre 2019 sur les zones de non traitement. Ce travail de la chambre avait été initié bien avant. « Bienveillance et respect entre les acteurs du territoire est au coeur de ce document », explique Gilles Lievens, président de la chambre d'agriculture de l'Eure. « En dialoguant, on peut aplanir les difficultés ». En ce qui concerne la charte riverain, un nouveau travail va être entamé.
UN OUTIL DE TRAVAIL
« Cette charte de bon voisinage s'est construite dans un esprit constructif, une trentaine de personnes y a participé », détaille Guy Jacob, élu en charge du dossier. Laurence Bussière, présidente des maires ruraux de France s'est engagée à « l'envoyer à chaque maire pour qu'il la distribue à chaque citoyen. C'est un outil de travail». Pour Jean-Paul Legendre, président de l'Union des maires et des élus de l'Eure, « cette démarche est importante, c'était utile d'y travailler dans une période tendue. Chacun doit comprendre les difficultés de l'autre ». Le Département confirme : « c'est un point de départ que nous allons prolonger sur le terrain. Si tous dialoguent régulièrement, si les exploitations ouvrent leurs portes en expliquant leurs contraintes techniques, les tensions s'évaporeront», pense ainsi Pascal Lehongre, son président. Les forestiers qui se définissent comme « cousins germains de l'agriculture » ont témoigné de leurs similitudes avec les agriculteurs et apprécient cette démarche comme « un bon vecteur de communication ».
L'objectif de la charte est de partager les principales informations sur l'activité agricole et forestière, les droits et les devoirs de chacun et rappeler quelques principes de cordialité pour éviter les incompréhensions. Il y est rappelé qu'une année d'activité agricole, ce sont des travaux répartis sur plusieurs saisons. Quatorze engagements de l'agriculteurs sont listés sur les épandages, les traitements phytosanitaires, les fossés, la gestion des déchets...
Du côté des maires, sept engagements portent principalement surle dialogue entre les acteurs. Enfin, en tant que particulier, onze engagements sont repris dans la charte, incitant à mieux connaitre son voisin agriculteur, respecter la propriété privée, à faciliter le passage des véhicules, entre autres. Les parties prenantes se sont engagées à la réviser tous les trois ans.