Une liste et des jeunes pour avancer.
40 % des membres de la liste JA27-FNSEA27 aux élections à la chambre d’agriculture a moins de 40 ans. Une jeunesse qui bouscule parfois mais insuffle une énergie et des idées dont l’agriculture a besoin.
Apporter des solutions face aux mutations imposées : la
priorité numéro un de la liste FNSEA-JA de l’Eure.
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priorité numéro un de la liste FNSEA-JA de l’Eure.
La liste des agriculteurs exploitants FNSEA-JA de l’Eure pour les élections à la chambre d’agriculture compte vingt membres dont huit ont moins de 40 ans - 40 % - et dix sont des nouveaux membres. Deux chiffres qui expriment le renouvellement important qui s’opère parmi les représentants des agriculteurs et discréditent ceux qui résument la FNSEA à un vieux syndicat. Au-delà de ce marqueur, ces jeunes candidats portent des idées, des valeurs et des projets au service de l’intérêt collectif. Sans déjuger leurs aînés, ils comptent faire entendre leur voix, à l’image de Pierre-Yves Lenormand, 33 ans. Agriculteur à Authevernes sur une exploitation de polyculture-élevage ovin, ce double actif, vice-président des JA27, a des journées bien remplies mais s’est engagé avec résolution dans cette campagne : « La chambre d’agriculture est un outil au service des agriculteurs. Ses compétences nous permettent de nous former et d’être au courant des nouvelles techniques et évolutions, commente- t-il. J’espère contribuer à améliorer et conforter les services proposés ».
FORCE DU COLLECTIF
Sans faire du jeunisme, Pierre- Yves Lenormand entend apporter un regard neuf et des idées nouvelles à l’assemblée consulaire et reste convaincu que « c’est en défendant ensemble la profession agricole que nous pourrons corriger notre image dans l’opinion et pérenniser nos exploitations. En intégrant les JA, j’ai découvert la force de la cohésion d’un groupe. J’ai également mesuré que si on ne se bat pas, les dossiers n’avancent pas. Par exemple, les céréales, c’est moyen et l’élevage ne va pas. Si on ne bouge pas, il ne faut pas s’imaginer que la situation va changer ». Un volontarisme que partage Céline Vannier. Cette jeune agricultrice (37 ans) a une expérience dans l’hôtellerie-restauration. Installée depuis 2015 sur l’exploitation familiale d’Harcourt, elle a pris le temps de la réflexion avant de répondre présent au sein de la liste FNSEA-JA.
SE BATTRE « Avant de répondre à une telle sollicitation, il faut mesurer le sens et les implications de cet engagement » explique-t-elle. La jeune femme rappelle que « nous avons l’agriculture la plus propre du monde » et déplore que les agriculteurs « se laissent malmener et insulter partout. Tout le monde parle sur nous plus que nous, sans connaître nos réalités. Les gens vivent dans une espèce de crainte - injustifiée - de notre agriculture. Trop peu de choses ont encore été faites. Il faut se battre pour redorer notre blason, rassurer les agriculteurs, mettre en valeur leurs actions et mieux communiquer sur notre métier. Concrètement, des visites de ferme pour les voisins ou des apéros à la ferme, simples et bien ficelés, pourraient modifier le regard de nombreuses personnes sur le métier d’agriculteur. Il faut dire aux gens que nous évoluons comme peu d’autres métiers. Demain, nous aurons plus de cultures dans nos rotations, moins d’intrants et plus de mécanisation ».
Céline Vannier voit sa candidature aux élections à la chambre d’agriculture comme « la possibilité de changer les choses et d’infléchir des décisions incompréhensibles venues d’en haut. » Un exemple ? L’interdiction brutale sans alternative de matières actives comme les néonicotinoïdes. Installée à Glisolles avec son mari sur un système grandes cultures dont elle a diversifié l’activité, Anne-Laure Bain, 34 ans, défend la même vision des choses. Pour elle, l’engagement au service de tous apparaît comme une évidence : « Si tout le monde prenait part au développement collectif de son métier, la situation serait différente. Notre métier a besoin d’être défendu », assure la jeune femme, forte de son expérience salariée au sein de la FNSEA 27 jusqu’à son installation en 2016.
RESTER PRAGMATIQUE
Anne-Laure Bain voit la chambre d’agriculture comme un centre de solutions pour l’agriculture ; « Il faut répondre aux demandes de la société et la chambre d’agriculture est là pour chercher et nous apporter des réponses : nouvelles productions, recherche, innovation, … Les équipes ne s’interdisent aucun sujet ». L’agricultrice plaide pour une évolution progressive de son métier. « Les demandes de la société ne sont pas toujours réalistes. Il faut les étudier mais attention à rester pragmatique et à garder les pieds sur terre », prévient-elle. Les exploitations agricoles sont avant tout des entreprises, qui doivent répondre à leurs marchés et rester compétitives. Christophe Guicheux, 36 ans, agriculteur à Sylvains-les-Moulins en système polyculture-élevage ovin, va plus loin : « être critique c’est bien, à condition d’apporter des idées et de prendre des décisions, assène-t-il. En intégrant cette équipe, je pense pouvoir apporter une autre vision que ceux qui sont dans le système depuis des années », préciset- il simplement. « Chacun a conscience des enjeux écologiques auxquels nous devons faire face. Les consommateurs changent, la société évolue et c’est la fin d’un modèle. Mais on a l’agriculture la plus tracée au monde et il serait dramatique de la saborder. Trop peu d’agriculteurs mesurent l’utilité de la chambre d‘agriculture : certains services fonctionnent remarquablement, comme le service bâtiment ou l’aide à l’installation. A l’heure des débats sur le bien-être animal, c’est un atout. Plus d’un dossier porté par la chambre d’agriculture devraient être mis en avant, comme la production d’énergie ou l’agroenvironnement. Ces sujets constituent des leviers capables de ramener de la valeur sur nos exploitations. » Revenus, agro-écologie, évolution des systèmes, communication,… Les chantiers sont nombreux et lourds d’enjeux mais les candidats de la liste JA 27-FNSEA 27 sont résolus, pragmatiques et énergiques. Du 7 au 31 janvier, votez ! •