Vin : production et consommation mondiales en baisse.
Selon les derniers chiffres de l'Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV), la production et la consommation de vin a fortement chuté en 2023 par rapport à 2022.
Les chiffres publiés fin avril par l'Organisation internationale de la vigne et du vin sont plutôt ternes pour le secteur vitivinicole : - 10 % en termes de production et - 2,6 % en termes de consommation. La crise énergétique consécutive aux tensions géopolitiques ainsi que les mauvaises conditions météorologiques ont pesé sur le marché du vin. En conséquence, l'OIV a réduit ses prévisions de production pour l'année dernière. Établies à 244 millions d'hectolitres (Mhl) en 2022, elles ne se situeraient plus qu'à 237 Mhl pour 2023 soit un repli de - 10 %. Pour l'organisation, il s'agit du plus faible niveau de production enregistré depuis... 1961. Les principaux pays producteurs sont touchés par les effets du changement climatique : l'Italie, premier producteur mondial a vu sa production chuter de - 23 % par rapport à 2022, affichant un maigre 38 Mhl. Les prévisions du mois d'août 2023 déjà pessimistes tablaient sur 43 Mhl. Le pays enregistre ainsi sa plus mauvaise production depuis 1950. La France a, pour sa part, plus que limité les dégâts avec une production à presque 48 Mhl en hausse de + 4 %, ce qui lui permet de redevenir le leader mondial de la production de vin. Troisième producteur mondial, l'Espagne a subi de grandes vagues de chaleur, impactant les récoltes qui s'affichent en baisse de 21 % par rapport à 2022, à 28 Mhl. L'Europe qui pèse à elle seule 60 % des volumes de vins produits dans le monde a vu ses récoltes plonger de - 10 % à 144 Mhl, la deuxième plus mauvaise vendange du siècle après l'année noire de 2017. Le recul des surfaces mondiales de vignoble (- 0,5 % en 2023) a pu aussi contribuer au recul de la production.
Chine et États-Unis
Côté consommation, toute la chaîne vitivinicole fait grise mine. La consommation internationale de vin s'est établie à 221 Mhl en 2023, en baisse de - 2,6 % par rapport à 2022 et de - 7,5 % par rapport à 2018. C'est son plus bas niveau depuis 1996, remarque à l'OIV. En cause : les perturbations sur les chaînes d'approvisionnement à l'international ont augmenté les coûts de production et de distribution, entraînant une flambée des prix qui a plombé la demande. À part le léger rebond post-Covid de 2021, la tendance est globalement à la baisse de consommation dans le monde depuis 2018, note l'organisation. Le phénomène est particulièrement marqué en Chine qui, encore cinquième consommateur mondial en 2018, occupe aujourd'hui la 9e place. Les volumes consommés ont plongé de 24,9 % entre 2022 et 2023 pour atteindre seulement 6,8 Mhl. (8,8 Mhl en 2018). Les premiers consommateurs au monde, les États-Unis, subissent aussi affectés par ce contexte politico-économique international : les Américains ont moins bu en 2023 ce qui se traduit par un recul de la consommation de - 3 % à 33,3 Mhl. La France et l'Italie ne sont pas non plus épargnées : - 2,4 % pour la première (24,4 Mhl) et - 2,5 % pour la seconde (21,8 Mhl). À contre-courant, l'Espagne, la Russie, la Roumanie, le Japon et le Brésil ont plus consommé en 2023 qu'en 2022, mais pas assez pour redresser la courbe mondiale de la consommation.