VOLS DE MATERIELS AGRICOLES : Sécurisez votre exploitation en faisant appel à la Gendarmerie.
Le vol de GPS et autres matériels agricoles se multiplie. On en comptabiliserait en Normandie une trentaine depuis le début de l’année selon certaines sources. Face à des réseaux organisés et qui dépassent les frontières hexagonales, la Gendarmerie Nationale peut vous apporter des réponses concrètes de prévention.
Hiver 2021 quelque part dans le Calvados en plein cœur d’une ETA (Entreprise de Travaux Agricoles). Olivier Belliard, patron de l’entreprise éponyme, découvre la disparition de 5 antennes GPS et 3 écrans tactiles. En cette saison hivernale où les tracteurs sont moins sollicités, il constate que les faits se sont déroulés en réalité une quinzaine de jours plus tôt. « Un dimanche matin. Ils sont arrivés vers 7 h et repartis à 8 h. Une équipe très organisée et spécialisée. Ils volent dans les règles de l’art, rien n’a été fracturé. Ils savent ce qu’ils viennent chercher ». Ce sont les images de vidéosurveillance qui ont permis de comprendre le déroulé. Le montant du préjudice avoisine les 30 000 €. L’assurance a joué son rôle et Olivier Belliard a porté plainte auprès de la Gendarmerie nationale.
DU REPERAGE EN AMONT
« Il y a eu forcément du repérage en amont », assure l’adjudant Aurélien Veyer (correspondant sûreté à la communauté de brigades de Tilly-sur-Seulles-14). L'enquête n'a pas permis à ce jour d'identifier les auteurs et les voleurs courent toujours, en France ou plus à l'est. Pour autant, « il est toujours important de porter plainte, même pour un petit vol, ou de signaler à la Gendarmerie tout comportement suspect », insistent de concert Aurélien Veyer et l’adjudant-chef Stéphane Géhan (référent sûreté pour le Calvados). Sans dévoiler les bottes secrètes d’une enquête bien menée, toute information (type de véhicule, empreintes digitales, traces de semelle...) va permettre de nourrir une base de données qui, par recoupement, peut éclairer une autre affaire, à un autre endroit, à un autre moment. Certaines affaires sont parfois résolues après plusieurs mois d’investigations. « Ces bandes sont très bien organisées, mais laissent forcément des traces ici ou là. Elles sévissent souvent à proximité des voies rapides et non payantes. »
Ces vols constituent rarement des actes isolés. Il faut bien remplir le camion pour optimiser la course au-delà des frontières. Ce sont ainsi des secteurs géographiques concentrés qui sont ciblés dans un laps de temps limité d’où l’importance de la réactivité et de la bonne communication entre agriculteurs. Les Chambres d’agriculture et le syndicalisme, en partenariat avec la Gendarmerie nationale, ont conçu des systèmes d’alerte par SMS ou mail qui font preuve d’efficacité. « Surtout ne pas intervenir directement », recommandent les adjudants Veyer et Géhan. Olivier Belliard a bénéficié de leur expertise pour renforcer la prévention de ses installations face au risque vol. « Chaque exploitation ou entreprise est un cas particulier. Ce qui est possible chez l’un ne l’est pas forcément chez l’autre, mais les pistes d’améliorations sont parfois faciles à mettre en œuvre. » Le chien de garde et l’éclairage par détecteur de mouvements constituent des valeurs sûres. « Ce qu’il faut, c’est gêner les voleurs dans leur évolution pour leur faire perdre du temps ». Du temps gagné par la Gendarmerie et peut-être un flagrant délit ou de précieux indices relevés.