15 % d’éleveurs bovins en moins en cinq ans.
On comptabilise 1 463 éleveurs de bovins dans l’Eure pour un effectif de 147 274 têtes, soit 15 % d’éleveurs en moins pour un cheptel en recul de 8 % en 5 ans. Même tendance en Seine-Maritime avec respectivement - 13 % et - 9 %.
« La seule tendance pour enrayer le recul de l’élevage bovin dans l’Eure, c’est la rémunération de l’éleveur ». Ce constat a été dressé lors de l’assemblée générale de l’ARIC HN (Association Régionale pour l’Identification du Cheptel de Haute-Normandie) qui s’est tenue le 11 juin dernier à Le Tronquay (27). Une nouveauté cependant : « de gros troupeaux qui s’arrêtent, ce que l’on n’avait pas avant », s’inquiètent les responsables de la structure. En nombre de têtes, cela représente - 4,1 % en 1 an (- 8 % en 5 ans) pour l’Eure et - 5,7 % en 1 an (- 9 % en 5 ans) pour la Seine-Maritime. En nombre d’éleveurs : - 5,6 % en 1 an (- 15 % en 5 ans) dans l’Eure et - 4,4 % en 1 an (- 13 % en 5 ans) en Seine-Maritime. Une tendance lourde qui amènera à adapter la taille de la structure ARIC à son contexte. Et Gilles Lievens (président de la Chambre d’agriculture) de plaider pour l’élevage : « c’est important même dans un département comme l’Eure où il y en a moins. Il faut encourager les éleveurs en les rassurant ».
35 appels par jour
Une mission qui incombe notamment aux 40,1 ETP (Equivalent Temps Plein) de l’ARIC HN. Elle reçoit en moyenne 35 appels téléphoniques par jour dont la moitié concerne les bovins (problème de boucle, passeport, correction de mouvements...). « Mais il faut se préparer à la dématérialisation, invite Philippe Quitté, son directeur. Créez-vous une boîte mail professionnelle, c’est gratuit. Il faut intégrer la maitrise de cet outil de communication dans la formation des éleveurs ». Au cours du dernier exercice, l’ARIC HN a traité 4 512 e-mails (soit en moyenne 18 par jour) dont 60 % pour des corrections de déclarations (erreur de sexe, de date, de cause d’entrée ou sortie...).
Si l’identification reste le métier de base de la structure, elle assure également un suivi qualité : 533 visites en 2020, contre 673 en 2019 (effet confinement), ciblées à 82 %.
« Trop de mortalité, moins de vêlages (...) constituent autant de signes d’alerte », mais de regretter au passage que les agents ARIC soient plus considérés comme des « contrôleurs » que des « conseillers ». Peut-être y a-t-il sur ce point un effort de communication à privilégier ?
Ovins/caprins : attention aux neoruraux
Côté ovins et caprins, la ferme Eure comptabilise 1 321 détenteurs (stable en 2020, mais - 9 % en 5 ans). La ferme Seine-Maritime : 2 582 (- 1,8 % en 2020 et - 11 % en 5 ans). « Le point de vigilance, c’est l’arrivée des néoruraux qui ignorent parfois la législation. En cas de problème sanitaire, ce sont les professionnels qui trinquent. L’Orne est confronté à ce problème ».
Reste le porc : 126 détenteurs en Seine-Maritime et 65 dans l’Eure. Il en manque, à n’en pas douter, puisqu’ils sont pris en considération dès le premier groin. « Un risque face à la peste porcine », alerte l’ARIC HN.