Bien-être animal : une pratique courante dans les élevages.
Le centre national interprofessionnel d'économie laitière (Cniel) a dévoilé le 25 février les premiers résultats de Boviwell, sa charte de bonnes pratiques du bien-être animal. Toutes les exploitations laitières devraient être évaluées avant la fin de l'année.

" Le bien-être animal (BEA) est le quotidien de l'éleveur : c'est la base du métier et le bien-être est ancré dans l'élevage laitier ", a d'emblée indiqué Benoit Gavelle, secrétaire général adjoint de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) et membre du Cniel.
A ce jour, près de 30 000 exploitations laitières (29 911 soit 73 % des élevages) ont été évaluées.
Pas moins de 81 % de celles-ci ont obtenu un résultat " excellent " ou " supérieur " aux critères d'évaluation du BEA : 57 % sont classées en " excellent " et 24 % en " supérieur ". 18 % des exploitations sont classées en progression et 0,9 % sont " non classées ". Nadine Ballot, du service sciences et techniques de l'élevage au Cniel a rappelé le protocole à respecter pour cette démarche Boviwell. Celle-ci se déroule en trois phases. Dans un premier temps, les données sont recueillies auprès de l'éleveur par un technicien dûment formé. Ce dernier procède lui-même à l'observation des animaux dans leur environnement, notamment dans la stabulation. Dans un deuxième temps, le technicien regarde l'état général du troupeau, les couchages, la ventilation du bâtiment, l'accès aux abreuvoirs, les relations avec l'homme. Troisième et dernière phase : le technicien présente les résultats à l'éleveur et co-construit avec lui un plan d'actions personnalisé pour améliorer le bien-être de son cheptel. Au total une cinquantaine de rubriques sont évaluées dans cinq critères " liberté " : ne pas souffrir de faim et de soif ; ne pas souffrir d'inconfort ; ne pas souffrir de blessures ou douleurs, etc.
Certification en cours
Selon les données nationales, 98 % des troupeaux présentent un bon état corporel, témoignant d'une alimentation maîtrisée. Ils sont autant 98 % à avoir été évalués " excellents " ou " supérieurs" lors des tests de relation Homme-animal, c'est-à-dire dans le " test d'évitement ". Le score reste important (84 %) pour le confort de couchage. " Mais 13 % des troupeaux ont un nombre de mètres linéaires d'abreuvoir par animal jugé insuffisant ", a indiqué Nadine Ballot. Christine Vazeille, éleveuve laitière en Haute-Loire a témoigné de son expérience après avoir été évaluée en octobre 2024. " C'est important d'avoir un œil expert sur notre élevage et cette évaluation nous a fait réfléchir sur le stress thermique des bâtiments, car si on sait gérer le froid pendant l'hiver, nous n'avions pas forcément les solutions adaptées pour l'été. En plus, cette approche Boviwell nous donne des arguments auprès de la société civile. Elle atteste que nous prenons véritablement soin des bêtes ", a-t-elle affirmé. Boviwell est inclus dans la Chartes des bonnes pratiques d'élevage qui est en cours de certification par le cabinet d'audit Qualisud*. Celle-ci devrait intervenir au cours du premier semestre 2025, a indiqué Nadine Ballot. L'ensemble des fermes laitières françaises, " celles qui livrent du lait ", a précisé Benoit Gavelle, devraient être évaluées d'ici la fin de l'année 2025.