Excès d'eau : faut-il retourner ou ajuster la conduite de culture ?

Dans certains secteurs normands, les céréales d'hiver souffrent de l'excès d'eau, les conditions humides depuis 18 mois ont dégradé les sols et impactent le développement des céréales. Face à cette situation, deux options se présentent : retourner la culture ou adapter l'itinéraire technique.
Un diagnostic de l'état des parcelles essentiel avant toute décision
- Les plantes sont-elles vivantes ? L'émission de nouvelles feuilles est un bon indicateur.
- Quelle est la densité de la culture ? Si elle est inférieure à 80 plantes/m², un retournement peut être envisagé. En cas de pertes localisées (mouillères), un réensemencement avec des variétés de printemps est possible.
Si la culture est maintenue, ajuster la conduite des parcelles pour compenser la faible activité racinaire :
- Fractionner les apports d'azote (30-40 unités au départ) plutôt que de fertiliser massivement.
- Ne pas négliger l'apport de soufre pour compenser les pertes hivernales.
Le désherbage doit être prioritaire avant toute fertilisation, car les adventices profitent mieux de l'azote que les céréales affaiblies.
Retourner la culture : une option à étudier avec prudence
Si le retournement est nécessaire, la priorité est à la restructuration du sol pour garantir un bon enracinement des cultures de printemps. Plusieurs points à prendre en compte :
- Les coûts engagés (semences, désherbage) et ceux d'une nouvelle implantation.
- La rémanence des herbicides, qui peut limiter le choix de la culture de remplacement.
- Les conditions météo, qui peuvent retarder la mise en place d'une nouvelle culture.
Dans tous les cas, la priorité est d'assurer un bon état du sol pour éviter d'impacter la productivité des futures cultures.