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Choisir entre les épandeurs d’engrais portés et semi-portés.

Pour bénéficier d’une plus grande autonomie, les agriculteurs et entrepreneurs ont le choix entre des épandeurs d’engrais portés et semi-portés.

La plupart des appareils de grande capacité du marché sont richement dotés en technologies et peuvent réaliser de la modulation de dose.
© Amazone

Les exploitations s’agrandissent et le travail à façon se démocratise. Les agriculteurs s’intéressent à d’autres formes d’engrais organique ou en urée solide, moins chère, plus simple à stocker que l’urée liquide, mais aussi moins dense. Tout ceci contribue à ce que de plus en plus d’exploitations et d’entreprises s’intéressent aux épandeurs d’engrais de plus forte capacité. « Depuis trois ans, nous constatons une demande croissante vers les appareils traînés », explique Serge Nourry de Sky Agriculture. La difficulté à trouver de la maind’œuvre figure aussi parmi les arguments en faveur des gros épandeurs. « La fonction première d’un épandeur, c’est d’épandre, rappelle avec évidence Serge Nourry. Tout le temps passé sur la route ou à charger n’est pas du temps efficace. Bon nombre de nos clients qui investissent dans nos épandeurs traînés ont comme motivation première de gagner du temps, mais ils n’imaginent jamais à quel point cela augmente le débit de chantier. Certains partent le matin avec l’appareil chargé et ne reviennent que le midi. » Avant de passer à ce matériel, ils ont souvent optimisé le reste de la chaîne : un gros godet sur l’engin de manutention plutôt qu’une fourche à palettes pour manutentionner des big bags, un stockage en vrac à la ferme plutôt que faire la queue à la coopérative. 

DES APPAREILS PORTÉS DE PLUS DE 5 000 LITRES 
Sur le marché des épandeurs d’engrais portés, au-delà de 4 200 litres de capacité, l’offre est assez limitée. 
Amazone a récemment ajouté une version de 5 000 litres de son épandeur ZA-TS, qui conserve la charge utile du modèle de 4 200 litres. « Cette extension vise à répondre à un besoin d’épandre des produits à faible densité », précise Olivier Groué d’Amazone. En face, Bogballe fait quasi cavalier seul avec la gamme M60W Plus dimensionnée pour les grosses capacités (4 050 litres à 5 550 litres, 4 450 kg à 6 000 kg de charge utile). Pour atteler ce type d’appareil, il faut un tracteur de forte puissance. « Au moins 280 chevaux, pour être à l’aise, explique Jean-Charles Lescieux, de Lemken France, qui distribue Bogballe en France. Il n’est pas rare de le voir attelé derrière un John Deere 8R ou un Fendt 900 Vario. » 
Plus que la puissance de relevage, c’est l’équilibre du tracteur qui est recherché, un modèle compact nécessitant un gros lestage à l’avant… Mais aussi le respect du PTAC du tracteur. Pour Jean-Charles Lescieux, le passage à l’appareil traîné « se justifie uniquement pour les très grosses exploitations (1 000-1 500 hectares). » Le gros porté reste un bon rapport autonomie/prix. Il est facile à manœuvrer et ne génère pas de traces supplémentaires lors des manœuvres en bout de champ. 

LES ÉPANDEURS TRAÎNÉS EN PROGRESSION 
L’autre stratégie consiste à investir dans un épandeur traîné. Celui-ci se différencie par une bande transporteuse en fond de caisse emmenant l’engrais vers l’équipement d’épandage. Une trappe assure le contrôle du dosage, en modulant son ouverture. Ces appareils représentent 3 % des épandeurs d’engrais vendus en Europe, avec une tendance haussière. L’investissement n’est pas le même qu’un appareil porté. Compter 40 000 euros pour un appareil porté de 5 550 litres, contre entre 70 000 à 100 000 euros pour un appareil traîné en fonction de la capacité et du niveau d’équipement. Et jusqu’à 150 000 euros pour les appareils dotés d’une double interface engrais/amendement. Mais les gains de temps procurés peuvent justifier l’investissement, qui peut se faire à plusieurs. « Épandre sur 300 hectares dans une journée est un débit de chantier régulièrement rencontré avec ce type d’appareil », s’accordent les constructeurs. 

QUID DU RESPECT DES SOLS
 Une question souvent posée par les agriculteurs concernant les appareils traînés est celle du tassement. Davantage d’engrais signifie davantage de tassement… Au premier abord. Parce qu’un appareil traîné se satisfait d’un tracteur moins puissant et donc moins lourd. D’autant que les besoins de lestage frontal sont beaucoup plus réduits. « Et puis la charge est répartie sur trois essieux », rappelle Serge Nourry. « Quant au fait de rouler sur les cultures en bout de champ, nous proposons un essieu suiveur comme sur nos pulvérisateurs traînés, une option souvent sollicitée. De plus, elle corrige les effets du dévers », argumente Florent Hendrycks d’Amazone. 
Côté technologies, les appareils traînés n’ont rien à envier aux modèles portés haut de gamme. Isobus, coupure de tronçons, systèmes de bordure et modulation de dose figurent au catalogue. 
Certains constructeurs comme Kuhn et Amazone proposent des capteurs de couple sur chaque disque d’épandage, afin de détecter des éventuelles différences de flux de droite/ gauche et de corriger par l’ouverture de chacune des deux trappes. « Nous proposons aussi de série la pesée embarquée, la surveillance de la nappe ArgusTwin et la correction automatique des effets du vent Windcontrol », ajoute Florent Hendrycks. 
Moyennant quelques adaptations, ces appareils peuvent aussi servir à l’épandage d’amendements (pellets, calcaire, etc.), à l’image du ZG-TX, dont le passage d’une configuration à l’autre s’effectue en moins d’une demi-heure

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