Au GIEE « A l’Eure du sol » : communiquer positivement et grand public.
Le GIEE (Groupement d’Intérêt Economique et Environnemental) « A l’Eure du sol », fort de sa vingtaine d’adhérents, vient d’investir dans 4 panneaux thématiques d’information. Implantés en bordure de parcelles en proximité d’axes routiers très fréquentés, ils mettent du liant entre une agriculture respectueuse de l’environnement et un consommateur parfois en proie au miroir déformant de certaines idéologies.
« Le sol, c’est notre capital principal. Ils sont plus faciles à travailler qu’avant alors on s’y retrouve économiquement. Depuis que je pratique l’agroécologie, je n’ai jamais loupé un semis de betterave pour cause de battance ». Laurent Vandervoorde, président de ce GIEE labellisé en 2019, se montre rassurant vis-à-vis de ses homologues qui douteraient de l’agriculture de conservation. En 20 ans, il n’a sorti la charrue que 3 fois, mais n’en fait pas pour autant un dogme, « quand il faut, il faut ». Tout comme le coup de glyphosate parfois nécessaire. En misant sur les couverts végétaux, en adaptant ses pratiques de travail du sol, en diversifiant son assolement et à l’instar de ses collègues, il note une nette amélioration de la vie du sol et des teneurs en matières organiques à la hausse.
Tout n’est pas couronné de succès et ce qui fonctionne à Frenelles-en-Vexin n’est pas forcément transposable à Pacy-sur-Eure, mais c’est justement le fondement et la philosophie des GIEE : expérimenter et échanger pour faire mieux demain et après-demain.
A FAIRE SAVOIR
L’agriculture de conservation, que la Chambre d’agriculture a commencé à travailler en 2012, n’est pas le sésame à toutes les problématiques. Elle trouve aussi ses limites. « Difficile de combiner couverture maximale et non-travail des sols en cultures industrielles comme le lin ou la pomme de terre », s’accordent Laurent Vandevoorde, Laurent Vermersch et Christophe Driot. Mais nos agroécologues ne sont pas des pisse-froid. Ils se félicitent du chemin parcouru et veulent le faire savoir notamment auprès du grand public. C’est avec cette motivation qu’ils ont collectivement phosphoré pour créer des panneaux thématiques d’information qui viennent d’être positionnés stratégiquement en bout de parcelle ces derniers jours. A coup de punch-line constituant autant d’arguments en faveur de leurs pratiques, « je cultive avec la biodiversité. Impulse la vie du sol. Accompagne la dynamique des sols. Améliore la fertilité naturelle des sols. Valorise la biodiversité par les auxiliaires et pollinisateurs », ils prennent à témoin de sympathiques vers de terre, mais aussi, espèrent-ils, les automobilistes de passage. « Notre mission, c’est l’animation, mais aussi la communication », plaide Claire Lequeux de la Chambre d’agriculture de Normandie.