Au plus près des producteurs locaux avec « Au pré de l’assiette ».
Au cours de la semaine du goût, l’association Agri Local lance l’opération « Au pré de l’assiette ».
Dans la mouvance du bien manger et du circuit-court, en 2013 est fondée l’association et la plateforme internet « Agri Local » avec le soutien de quelques départements afin de mettre en relation les acheteurs publics en restauration collective et les fournisseurs locaux. Renforcé par la loi EGalim pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et une alimentation saine et durable promulguée le 1er novembre 2018, ce sont aujourd’hui 37 départements, 1993 acheteurs et 3474 pro- ducteurs et artisans qui sont en lien et génèrent 14 millions d’euros de chiffre d’affaires pour 3500 tonnes de denrées alimentaires dont 15 % de bio.
NEUF ÉTABLISSEMENTS DANS L’EURE
Jusqu’au 11 octobre, une opé- ration baptisée « Au pré de l’assiette » permet de faire connaître cette possibilité pour les établissements publics de développer leurs approvisionne- ments chez des producteurs du territoire. « C’est aussi une façon de mettre en valeur les actions engagées pour mieux nourrir les élèves, le personnel ou encore les pensionnaire » explique Claire Bourgart la conseillère à la direction agriculture du Département de l’Eure dont la collectivité participe pour la deuxième année.
Sur la base du volontariat après avoir informé toutes les écoles, les collèges, les lycées et quelques EHPAD, les responsables d’établissements ou leurs chefs de cuisine peuvent adhérer. Ainsi, via le site in- ternet, ils choisissent dans unayon géographique déterminé les producteurs sélectionnés et agréés et passent leurs com- mandes. L’association contrôle avec la chambre d’agriculture que le fournisseur respecte les consignes administratives et sanitaires ainsi qu’il puisse livrer les quantités. C‘est comme une bourse. Il y a des demandes et des propositions » complète l’agent.
Au final, chacun doit y retrouver son intérêt, seulement « c’est long à mettre en place, car ce sont des changements d’habitudes de fonctionnement. Par contre, pour répondre aux exigences de la loi EGalim, 20 % de bio et 30 % de local, cela simplifie les recherches et assure une qualité. Pour le moment, le résultat est contrasté. Principalement des établissements scolaires ont pris contact avec des producteurs, mais pour des achats ponctuels » remarque Claire Bourgart. Parmi les utilisateurs, le chef de cuisine du collège Lucie Aubrac de Bueil, Patrice Peron y « trouve un intérêt pour satisfaire ma demande en produit bio et de qualité à défaut des marchandises industrielles. C’est une valorisation pour notre métier ». Effectivement, pour ce cuisinier avec un parcours depuis 1990 dans l’armée, puis la restauration traditionnelle et ses quatre collaboratrices, « ce sont 490 repas à servir par jour. Notre grand bonheur est de voir les jeunes venir nous remercier, car ils ont aimé les menus. Nous mettons ainsi des petits panneaux au self pour informer les collégiens de la provenance. Les parents aussi nous questionnent.
Ce sont aussi des échanges, des discussions et des dégustations avec les producteurs. Le plus près est à 500 mètres, le plus éloigné dans l’Eure et Loir. Cela donne aussi de l’impulsion aux agents de travailler des aliments frais. Pour la question économique, en moyenne ce n’est pas plus cher ! Et puis, est-ce impor- tant ? » explique Patrice Peron qui commande principalement « au gré à gré. Je n’ai pas encore passé de marché. Au global, je gère une quarantaine de four- nisseurs dont 50 % de local. Cela demande à s’améliorer quand nous pourrons avoir des producteurs avec des quantités suffisantes en bio. J’y travaille tous les jours ».