Automatiser la distribution des rations
Les automates de distribution des rations permettent aux
éleveurs de diminuer considérablement le temps passé à
l’alimentation de leurs animaux. Il faut cependant se poser les bonnes questions avant d’investir
Remplissage du bol mélangeur du robot.
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C.H.
Si la traite prend 50 %du temps d’astreinte par jour, le temps passé à l’alimentation des animaux représente 28 %. Cependant, sur ce dernier poste, le temps est très variable d’un élevage à l’autre. Au niveau du temps passé à la distribution de l’alimentation, le gain possible est estimé d’une à trois heures par jour. La question des automates de distribution de rations peut alors se poser, peut-être dans une période de rupture : réduction de la main d’oeuvre, remplacement d’un matériel de distribution, projet de rénovationde bâtiment….
Ces automates, très présents en Allemagne et en Europe du Nord, gagnent
du terrain en France. Il y a une grande diversité d’équipements, toutes les grandes marques de machine à traire diffusent également ces distributeurs. Le principe : l’aliment est pris dans les silos, il est stocké de façon intermédiaire dans une cuisine ou une trémie. Le mélange se fait soit à poste fixe, soit dans le bol mélangeur du robot distributeur autonome, soit dans un wagon mélangeur distributeur sur rail. La distribution se fait par le distributeur autonome, un auto moteur, sur un tapis ou par un wagon sur rail. L’auto moteur autonome (Innovado de Schuitmaker) qui va se servir tout seul au silo n’est pas encore disponible en France.Aujourd’hui, le Lely Vector est le principal équipement diffusé en France, avec un grappin et une cuisine. Les systèmes avec wagon suspendu sont présents au Canada et en Amérique du Nord. Ils se développent en France mais les constructeurs s’orientent plutôt vers les wagons autonomes filoguidés.
A VALORISER SUR LE PLUS GRAND NOMBRE D’ANIMAUX
Jean-Jacques Beauchamp, responsable de l’équipe élevage à la chambre d’agriculture du Calvados est intervenu sur ce sujet lors de l’assemblée générale de Prim’Team 76 début février. « Tout doit se raisonner avant d’investir. Il n’y a pas de limite sur le nombre de lots et de rations. Mais un outil qui ne tournera que 5 heures sur une journée est un investissement disproportionné. L’éleveur a intérêt à le valoriser sur le plus grand nombre d’animaux possible ». Il faut donc pouvoir rassembler les différents lots autour du même équipement. Les élevages équipés sont basés sur l’ensilage et il peut se poser un jour la question de l’évolution vers le pâturage. «Avec ces systèmes, on fige son système fourrager sur une longue durée » précise Jean-Jacques Beauchamp qui insiste également beaucoup sur la rigueur de l’entretien de ce matériel : le graissage des chaînes et le réglage des tapis ne sont pas à négliger. « Il faut se pencher sur son organisation de travail, l’installation sera-t-elle compatible avec une augmentation des effectifs ? Etudier l’emplacement des stockages des différentsaliments, faire un point sur l’activité des vaches. Avec ce type d’équipement qui multiple le nombre de distributions dans la journée (jusqu’à 10 à 12 distributions sur 24 heures), les éleveurs auraient constatéune diminution des refus.« C’est la qualité de la ration qui reste déterminante. Avec ce matériel déjà existant sur l’exploitation. La présence d’un stockage intermédiaire imposeun bâtiment d’environ 150 à 300 m2 pour abriter la cuisine,les trémies et les éléments de lac haîne de distribution. La main d’oeuvre épargnée peut être ungain au profit d’un autre atelier. L’économie possible avec un salarié à 15 euros de l’heureest estimée à 20 000 euros ».Les travaux d’Arvalis et de l’Institut de l’élevage ainsique des études suisses n’ont pas montré une différence flagrante sur le niveau d’ingestion,la production laitière etles taux. Il n’y a pas non plus de différence significative sur Quelques aspects économiques Montants d’investissements pour des systèmes normands :entre 130 000 et 250 000 euros.Les aménagements pour la cuisine et les circuits : entre 40 000 et 70 000 euros supplémentaires.25 000 euros de charges paran (8 000 euros de charges variables et 17 000 euros decharges fixes). Coût : 31 euros les 1000 litres de lait. Avec la main d’oeuvre :41 euros les 1000 litres de lait avec 20 minutes consacrées par jour. Une étude montre l’intérêt économique au-delà de 100 vaches laitières en affectant un tarif horaire aux heures de travail. Le gain sur le temps de travail ne doit pas faire perdre de vue la lourdeur des investissements à amortir sur 7 à 12 ans. type d’équipement, on s’intéresse peut-être plus à la ration pour chaque lot, y compris les génisses et les taries. Au bout du compte on peut arriver à des progressions sur le troupeau de vaches laitières ».