Christophe GUICHEUX, responsable de la section ovine du GDS 27.
Journée technique ovine : « le sanitaire, c'est fondamental ».
La filière ovine bouge dans l'Eure. Après les Ovinpiades normandes qui ont rassemblé 28 jeunes bergers en devenir au Val-Doré [voir l'édition du 26 janvier NDLR], c'était au tour de la section ovine du GDS de l'Eure de se réunir. Le groupement, qui compte 150 éleveurs de moutons parmi ses adhérents, a tenu une journée technique mardi 24 janvier à Guichainville.
Quel était l'objectif de cette journée ?
Le GDS a voulu proposer une révision du sanitaire, lequel conditionne 80 % du revenu d'un élevage. Quand les animaux vont bien, l'économie de la ferme aussi. Le sanitaire, c'est fondamental. [...] La rencontre était vraiment axée sur le déparasitage des ovins, en lien avec Adrien Bourez, référent en élevage ovins du GDS 27.
Pourquoi avoir choisi plus spécifiquement la thématique des parasites ?
C'est une problématique majeure en élevage ovin. Les animaux attrapent des parasites dans les herbages ou dans les bergeries. Il peut y avoir des strongles de bergerie, de la douve, des coccidies, etc. Le déparasitage intervient en fonction de la saison et de la catégorie d'animaux, en moyenne trois fois par an. [...] Une mauvaise gestion du parasitisme peut entraîner des pertes d'état notables, avec des bêtes qui produisent moins ou qui ont du mal à élever leurs agneaux. Le choix des matières actives est également primordial pour éviter les problèmes de résistance. [...] Nous avons donc fait le tour des traitements disponibles. On essaie également d'effectuer une veille sanitaire efficace pour être en avance sur de possibles nouvelles maladies.
Êtes-vous confrontés à des maladies en particulier ?
On se méfie toujours de la fièvre catarrhale ovine. Aujourd'hui, on en parle beaucoup moins, il y a moins de pression. C'est parce que les GDS sont là en surveillance accrue.
Pourquoi avoir organisé cette réunion ?
Nous sommes dans une reconquête de la filière ovine dans le département de l'Eure. Au GDS, avec Christophe Savoye, nous avons essayé de constituer un groupe de travail depuis 2022 car il n'y a plus de techniciens ovins dans le département, hormis ceux de Nat Up - qui travaillent très bien, ce n'est pas le problème. Les éleveurs non-adhérents à la coopérative se sentaient donc un petit peu à l'écart.
Combien d'éleveurs ont fait le déplacement et quels ont été leurs retours ?
Une quinzaine d'éleveurs étaient présents, de tout horizon. Il y avait des exploitations aussi bien d'une vingtaine de brebis que de 1 000 bêtes ; de la bergerie totale, comme de la semi-bergerie ou du plein-air intégral. Ça prouve que tout le monde est capable de s'entendre, même avec des élevages complètement différents. C'est ce qui nous plaît dans ce genre de rencontre : tout le monde pose des questions, ça permet de vraiment faire avancer le sanitaire. [...] Les participants étaient contents.
Une suite à cette journée ?
Le docteur Pierre Autef est susceptible d'intervenir sur de nombreux sujets. Notre philosophie au GDS, c'est d'accompagner chaque éleveur vers une bonne maîtrise de son sanitaire. Nous sommes donc à leur écoute pour reprogrammer dès qu'ils le souhaiteront un nouvel évènement.