Aller au contenu principal

Damien Bois doit faire face à la sécheresse pour nourrir ses bovins cet hiver

La France est touchée par une importante sécheresse qui frappe durement les agriculteurs et en particulier les éleveurs. Cependant, dans un département, tous les secteurs ne sont pas impactés de la même façon. C’est le cas dans l’Eure.

Damien Bois doit déjà "taper" dans ses stocks de fourrage pour alimenter ses bovins
Damien Bois doit déjà "taper" dans ses stocks de fourrage pour alimenter ses bovins
© FD

A 28 ans, Damien Bois s’est installé en 2016 avec ses parents. À La Vieille-Lyre et Notre-Dame-du-Hamel, la famille exploite 300 hectares où sont cultivés blé, colza, orge, lin, maïs et plus récemment du trèfle et de la luzerne dont une grande partie alimente les 220 têtes de bovins qui produisent 700 000 litres de lait par an. Pour ce Gaec familial, 2022 sera une année difficile, notamment pour la production de fourrages secs et humides.

MANQUE DE QUALITÉ SUR LE MAÏS

Pour Damien Bois, « on a toujours vécu de courtes périodes de sécheresse, mais souvent suivies par des fortes pluviométries. Cela impactait bien sur le fourrage, mais sans grandes conséquences jusqu’à présent. Cette année, au printemps, on a eu beaucoup moins de pluie, il a fait sec et froid. De plus, depuis un mois et demi, il n’y a pas d’eau, mais de très fortes chaleurs. Comme nous avons des terres peu profondes, depuis trois semaines, nous devons puiser dans les stocks de 2021. Cela va nous permettre de gagner deux à trois mois ». Seulement, pour le jeune agriculteur, sa principale problématique va porter sur comment nourrir ses animaux ? Car la récolte du maïs d’ensilage est arrivée au stade sec et sans épi, donc sans qualité nutritive. « Sans qualité, produire du lait va nous coûter très cher et être plus compliqué. Ce sera difficile de s’en procurer à proximité et en plus avec le prix du carburant, cela ne sera pas rentable. Alors, quand nous n’aurons plus de stock, il faudra acheter des compléments alimentaires comme les betteraves, pulpes ou pommes de terre pour corriger la moindre qualité du maïs qu’on va récolter cette saison. C’est vraiment à cause d’un manque d’eau. Si nous avions eu seulement 30 à 40 mm d’eau de plus, le maïs en pleine croissance aurait pu donner ses épis. »

SÉCURISER NOS EXPLOITATIONS

Face à ces variations climatiques, Damien Bois affirme que « ce n’est pas encore l’alerte, mais il ne faut pas deux années comme celle-là qui se suivent. Il faut réagir et s’adapter. Selon lui, il y a deux solutions. D’abord, augmenter les stocks de fourrages lors des années normales. Il faudrait au minimum 10 à 12 mois d’avance en permanence. Ensuite, il faut constituer en hiver des réserves d’eau. Faire des bassins, mettre en place de l’irrigation collective qui permettrait d’arroser lors des périodes de sécheresse. Il faut sécuriser nos exploitations. C’est vraiment un sujet prégnant notamment pour les jeunes agriculteurs. Est-ce qu’ils voudronts’installer dans notre secteur ou partir ailleurs ? Ce sont aussi des solutions pour lutter contre la désertification ».

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Eure Agricole.

Les plus lus

Il nous a quittés

Notre confrère FRANÇOIS CARBONELL, ancien rédacteur en chef et directeur délégué de l'Eure Agricole de 1989 à 2020, nous a…

Dicotylédones émergentes sur pois d'hiver.
Stratégie de désherbage des protéagineux d'hiver.
A l'approche des semis des pois et féveroles d'hiver, la préparation de sa stratégie de désherbage doit se réfléchir en…
Plus de 80 intersections sur la D 613 entre Évreux et Lisieux. Des lieux hautement accidentogènes que le Département sécurise depuis 2021 par des mesures autres que la limitation de vitesse à 90 km/h.
Le 27 repasse au 90 sur 4 197 km de routes.
Après avoir décéléré, le Département rétropédale en repassant les quelques 4 200 km de routes départementales aux 90 km/h au lieu…
" Le contingent supplémentaire de 99 000 tonnes accordé au Mercosur viendra doubler les volumes d'aloyaux  importés aujourd'hui de cette zone ", a déploré Patrick Bénézit,
Mercosur : des conséquences en cascade pour l'agriculture française.
Quatre interprofessions (de la viande bovine, de la volaille, de la betterave-sucre et des céréales) se sont mobilisées la…
Le Smic à 11,88 € à compter du 1er novembre.
Dans son discours de politique générale le 1er octobre dernier, le Premier ministre, Michel Barnier, a notamment annoncé la…
"Pourquoi importer l'agriculture que l'on nous n'autorise pas à produire ?", dénonce Gilles Lievens (président de la CA 27).
Un "non au Mercosur" unanime lors de la dernière séance.
"Un arrêt immédiat des négociations avec le Mercosur" ont motionné à l'unanimité les élus de la Chambre d'agriculture lors de la…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 185€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site l'Eure Agricole
Consultez le journal l'Eure Agricole au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal de l'Eure Agricole